On croyait la Cité Royale définitivement assoupie sur ses lauriers dorés, ses habitants occupés à fourguer des souvenirs made in china aux touristes nippons. On se trompait, c’est fini !
Cette renaissance inattendue est due aux brillants enseignants-chercheurs de la très prestigieuse Université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines qui, à peine rentrés de leur stage annuel de poterie quechua en Lozère et sous l’égide de leur très charismatique présidente, ont décidé de changer tout ça, et pas qu’un peu.
De fait, c’est hier et devant un parterre d’élus locaux et de responsables associatifs médusés au point d’en oublier l’heure de la pause (vraie) galette-saucisse, qu’ils ont officiellement dévoilé leur « grand » projet : celui de créer aux abords du château de Versailles le neuf-cents-vingt-septième pôle de compétitivité recensé dans l’hexagone est ses dépendances.
Comme dans le 7-8, la créativité académique ne connaît pas de limites, ils lui ont même trouvé un nom : « le vivant dans la ville ». Putain, ça le fait trop ! Sur qu’avec un blaze pareil, les subventions publiques vont pleuvoir sec, les commandes privées de recherches fondamentales et appliquées se bousculer au portillon de la fac…
Soucieux de rassurer Josette et Marcel, qui imaginaient déjà qu’on allait relâcher King Kong dans les jardins du Petit Trianon, « Restons Correct ! » s’est procuré le « document de travail » (rigolez pas, c’est comme ça qu’ils l’appellent) généreusement distribué aux participants par les entreprenants promoteurs de cet audacieux et innovant projet.
En plus, nous l’avons lu et sommes donc en mesure de vous révéler que le vivant dans la ville vu par le département de sociologie botanique de l’Université de Versailles et de sa Banlieue, c’est pas du projet de gonzesse d’amateur : question compétitivité c’est même du lourd !
On y apprend par exemple que les végétaux, comme les sols sont des constituants d’écosystèmes qui peuvent tamponner les inconvénients induits par la concentration urbaine, ou encore qu’il est nécessaire de mieux qualifier les mécanismes en jeux (sic) afin de dégager des pistes d’optimisation et d’utilisation du rôle de dépollution du vivant…
Manque plus que la célèbre maxime popularisée par le regretté Alphonse Allais : on devrait construire les villes à la campagne, l’air y serait tellement plus pur…
Message personnel à madame Pécresse, ministre de tutelle de l’Université de la Banlieue de Versailles et élue du cru : ça va durer longtemps cette gabegie ?