Art Goldhammer se moque allègrement (et à mon sens assez justement) de la manière dont les journalistes politiques redécouvrent le PS et Martine Aubry après les avoirs enfoncés plus bas que terre. Mais il écrit depuis les Etats-Unis et ne voit sans doute pas les images que publie la presse. S'il pouvait les voir, il serait sans doute surpris, comme je l'ai été, de la manière dont l'allure de Martine Aubry a changé. La virago vaguement alcoolo qu'on nous montrait il y a quelques semaines a cédé la place, non pas à une beauté mais à une femme déterminée, au regard plein d'espérance qui n'est pas sans rappeler certaines héroïnes soviétiques. Comme Martine Aubry (qu'on peine à appeler Martine, comme on fait avec Ségolène) n'a pas changé en quelques jours, comme elle n'est pas devenue plus photogénique, il faut en conclure que ceux qui choisissent les images ont saisi ce frisson dans l'air du temps. Mais ce n'est pas vraiment nouveau : souvenez-vous, il n'y a pas si longtemps, l'aujourd'hui si jolie Ségolène avait une allure de prof de collège catho coincée constipée et acariâtre (dans un registre voisin, j'avais il y a quelques mois souligné combien Carla Bruni, dont on vante partout la beauté, était devenue vilaine en NOrmandie face à Michelle Obama qui lui volait la vedette).