On parle beaucoup ces jours ci de la future contribution carbone, impot frappant la consommation énergétique, sur laquelle j’ai déjà écrit un billet et je reviendrai.
Mais les impôts sur l’énergie ne sont pas nécessairement là ou on le croit. On a beaucoup parlé cet été de la hausse des tarifs EDF, qui aurait du être de 20% sur 3 ans (soit 6% par an), et qui a finalement été “en moyenne” de 2%. En moyenne seulement puisqu’il s’agit en fait d’une vaste opération “vérité sur les prix” qui conduit les “petits consommateurs” a payer plus et les gros moins. On croyait pourtant qu’EDF avait encore un vague rapport avec le servcie public et la notion de solidarité.
Mais allons plus loin. Les grands groupes du CAC 40 viennent de publier leur résultats pour le premier semestre 2009, et EDF annonce un bénéfice tout a fait mirobolant, de plus de 3 milliards d’euros, qui le place dans le trio de tete avec GDF (!) et Total.
On parle donc d’une entreprise qui va faire 6 à 7 milliards de bénéfices cet année (de crise). On pourrait penser que ce bénéfice va servir à financer les investissements du futur, puisqu’au printemps on a eu droit au fameux emprunt EDF destiné à financer ces investissements du futur, et qui au passage a récolté 3 milliards d’euros aussi, soit a peine un trimestre de bénéfice. Au passage on peut se demander pour quoi EDF a asséché le marché du crédit de 3 milliards alors que d’autres entreprises en ont certainement plus besoin…
Eh bien non, ce bénéfice n’est pas destiné aux investissements. Il est redistribué de façon très généreuse aux actionnaires. Depuis 2 ans , près de 55% de ce bénéfice est redistribué, soit plus que la moyenne des entreprises “purement privées” qui ne redistribuent elles qu’un peu plus de 40% de leurs bénéfices à leurs actionnaires.
Et qui est cet heureux actionnaire qui récolte 55% de 7 milliards d’euros ? L’État qui pour une fois est resté majoritaire, avec 80% des parts. Ce sont donc sans doute plus de 3 milliards d’euros (7milliards de bénéfices x 55% de distribution x 80% des parts) qui sont discrètement récoltés dans les poches des plus modestes.
Résumons donc: 3 milliards prélevés discrètement, basculés progressivement sur les plus modestes. Dans ce contexte la demande “maladroite” d’augmentation de 20% des tarifs du PDG d’EDF s’explique mieux. Il s’agissait certainement avant tout de faire exploser les bénéfices de l’entreprise, à 10 milliards ou plus permettant une rentrée de plus de 6 milliards dans les caisses de l’Etat. La justification du “grand emprunt” devient claire elle aussi: les bénéfices étant pompés directement dans les caisses de l’Etat, il faut bien trouver ailleurs de l’argent pour investir et a minima maintenir en état les réacteurs nucléaires.
Au final on apprend ces jours ci que le PDG d’EDF devrait être remplacé en novembre…Peut etre que son remplacant aura pour mission d’augmnter encore le montant de cet impôt sur les plus modestes.
David Dornbusch
Secrétaire de la section socialiste de Fontenay sous Bois - Blog d’actualité politique de la 6° circonscription du Val de Marne (Fontenay sous Bois, Vincennes, Saint Mandé)