Very bad trip : bienvenue à l'ère du rire jetable

Par Mahee

J’y suis allée à reculons. Ce qui n’aide pas à apprécier une œuvre à sa juste valeur. Mais bon, il faut dire que l’affiche de Very Bad Trip n’est pas vendeuse pour un sou (anti-esthétique et recherchée au possible), que les trois gars ont l’air de pauvres types (ce qu’ils sont finalement) et que les comédies à la sauce américaine m’inspirent chaque jour moins.

Note :


Finalement, je dois admettre que j’ai rigolé de temps en temps entre le milieu et la fin du film de Todd Phillips. Même assez souvent, pour être honnête. Mais sitôt la séance achevée, je l’avais déjà oubliée. Du rire jetable, en quelque sorte.

Quand Phil, Stu et Alan décident d’enterrer la vie de garçon de Doug à Las Vegas, on sent le coup foireux à des kilomètres. Alan, c’est un Rain Man réincarné dans un corps grassouillet, en manque d’affection et qui porte des strings et une sacoche. Phil, un beau gosse frustré de n’être plus jeune et de la vie qu'il a choisie. Et Stu, un gentil dentiste, qui obéit au doigt et à l’œil à sa copine castratrice. Les quatre potes vont se lâcher, jusqu’à un point de non-retour, le temps d’une nuit. Le lendemain, Doug a disparu et les emmerdes s’accumulent.

Finalement, les gags ont beau être gras, on n’en rit pas moins, tellement les situations sont loufoques et inimaginables. "Mais comment ont-il pu se mettre dans cette galère ?", ne cesse-t-on de se demander tout au long de la séance. C’est là le (mince) intérêt du film : contrairement à une comédie classique où toutes les ficelles sont grosses comme des bâtons, la recherche de Doug et la reconstitution du puzzle de la nuit bien arrosée a le mérite de maintenir l’intérêt du spectateur.

Et puis, on se prend au jeu. Un peu d’affection pour les acteurs, pas si mauvais finalement. La mise en scène est rythmée et plutôt bien vue. Et si la fin ne mange pas de pain, bah, on se sera quand même amusés. Une fois, mais pas plus : je n’irai probablement pas voir la suite.