Sources: ichtus02-predications
Texte de base : Apocalypse, chapitre 2, versets 1 à 7
Introduction :
La dernière fois que nous avons ouvert ensemble ce livre si précieux et si important de l’Apocalypse, nous avions trouvé et laissé Jésus debout, présent au milieu des sept Eglises d’Asie. Alors que Jean écrit à la première d’entre elle, c’est de nouveau ici que nous le retrouvons : 2,1. Le fait que Jésus soit présent et qu’Il marche personnellement au milieu des églises a pour nous, comme pour les églises dont il s’agit ici, à la fois quelque chose de rassurant et de redoutable : - rassurant car, comme le montre Jean, c’est Lui, Jésus, qui tient les sept étoiles dans sa main droite. Si les églises, telles les étoiles dans l’obscurité du ciel, sont appelées à être des lumières qui brillent dans ce monde de ténèbres dans lequel nous nous trouvons, nous voulons nous souvenir que ce n’est pas d’abord d’elles-mêmes mais de leur Seigneur que dépend leur sécurité. Qui tient l’Eglise dans sa main, son témoignage, son rayonnement, son impact dans ce monde ? De qui dépend sa sécurité ? Est-ce de ses responsables, des missionnaires, de la vie de ses membres ? Non ! C’est d’abord, nous montre Jean, du Seigneur. Il est celui qui nous entoure par derrière et par devant et qui met Sa main sur nous. Rien de ce qui nous touche et nous atteint en tant que communauté n’arrive sans passer par Lui. - si le fait que Jésus tient dans sa main droite les sept étoiles a tout pour nous rassurer, la vision de Jean nous montre que ce fait ne suffit pas à lui seul pour résumer la position de Jésus dans l’Eglise. Non seulement Jésus tient le témoignage de l’église dans sa main, mais encore il marche au milieu d’elle. Or, cet aspect, s’il a d’une certaine façon un côté rassurant, a aussi un côté redoutable. Ce côté est que rien dans la vie de l’église au milieu de laquelle Jésus marche, ne saurait être caché à Ses yeux et passer inaperçu. Je connais, dit Jésus à l’église d’Ephèse… Je sais exactement où tu en es avec Moi, dans quel état tu te trouves, ce qui va bien, mais aussi ce qui ne va pas ou plus aussi bien que dans le passé. Si tu peux te tromper toi-même sur ton compte et ton propre état, sache que tu ne peux pas Me tromper. Il serait sage donc que tu M’écoutes pour réformer ce qui doit l’être. Car, si je te confronte à ton état, si je pose sur toi un diagnostic, ce n’est pas d’abord pour t’affliger, mais pour te guérir. Tel est l’état d’esprit dans lequel Jésus ici, comme plus tard, fait le tour des églises. Son objectif n’est pas de juger et de détruire, mais bien de traiter. Car il sait que, comme le corps humain, le corps de Christ peut être affligé de toutes sortes de maladies plus ou moins graves. Avec Ephèse, nous abordons comme nous le voyons, la 1ère d’entre elle. Si tel est l’ordre dans lequel Jésus traite les églises, croyons bien qu’il n’y a là rien qui soit dû au hasard. Car si, comme nous le lisons dans les autres lettres, l’état de l’église va aller en s’empirant, le mal qui atteint l’église, qui la ronge et la dégrade, a commencé quelque part. Ce quelque part, Jésus le révèle ici : c’est, dit-il, la perte du premier amour, la perte qui, pourrait-on dire, est à l’origine de toutes les autres pertes spirituelles, morales, mais aussi plus tard doctrinales. Ana lyse du danger de cette perte et de la façon avec laquelle, avec l’aide de Dieu, elle peut-être annulée. L’amour : son importance : S’il y a bien, dit l’apôtre Paul, une chose, une vertu qui surpasse toutes les autres dans la vie de l’Eglise, c’est l’amour : 1 Cor 13,1 à 3. Le constat de Jésus pour l’église d’Ephèse dans l’Apocalypse de Jean rejoint celui de Paul. L’église d’Ephèse a beau être un modèle de belles œuvres, de persévérance, de justesse doctrinale, ayant perdu le 1er amour qu’elle avait pour son Seigneur, elle a perdu, montre Jésus l’élément essentiel, ce qui était le moteur même de l’énergie et de la motivation qui la fait vivre. Sans doute l’église d’Ephèse fonctionne-t-elle encore bien. A la regarder de l’extérieur, il semblerait que rien n’ait vraiment changé. La Parole continue à être prêchée ; les messages sont justes et de qualité ; les activités et les réunions habituelles de l’église se poursuivent. Mais, malgré tout, quelque chose a disparu. Et ce quelque chose, qui est la chose la plus précieuse et la plus chère à Jésus, ne saurait à ses yeux passer inaperçu. Si la norme selon laquelle en tout temps l’église devrait vivre est le premier amour, que signifie-t-il ? Comment, au travers de quelles preuves peut-on voir et juger de la qualité de notre amour pour Dieu. Regard sur l’Ecriture pour essayer de le comprendre. Les preuves de l’amour : La 1ère preuve de l’amour tient au prix que celui qui aime est prêt à payer pour manifester l’attachement qu’il a pour l’être qu’il aime. De nombreux exemples bibliques témoignent de l’importance première de ce critère comme preuve de l’amour : - Jean 3,16 : Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné Son Fils unique- Je me souviens, dit Dieu à Israël, de ta fidélité de jeune fille, de ton amour de jeune mariée, quand tu me suivais au désert, sur une terre où rien ne pousse : Jérémie 2,2
- Marie, aimant Jésus, prit une livre d’un parfum de nard pur de grand prix, en répandit sur les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux : Jean 12,3
- Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde au Père, Jésus qui avait aimé les sines qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Pendant le dîner, il se leva de table, se défit de ses vêtements et prit un linge qu’il attacha comme un tablier. Puis il versa de l’eau dans une cuvette et se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer : Jean 13, 1 à 5 Bien que différent dans la forme, les 4 exemples que je viens de citer témoignent tous de la même réalité. L’amour passionné ne peut faire autre chose que donner et se donner… jusqu’à la mort. Il n’y a pas d’amour véritable sans sacrifice, sans renoncement à sa personne, sans le fait de placer au-dessus de soi, de sa vie, de ses intérêts, l’être aimé ; c’est là l’amour que Dieu a montré pour nous et qu’Il attend aussi que nous montrions pour Lui. D’autres exemples bibliques plus simples montrent cela et témoignent de la manière dont le premier amour s’est manifesté dans la vie des premiers chrétiens :
- Actes 2,44-45 ; 4,32 : sens extrême de la communauté
- Galates 4,13 à 15 : manifestation élevée de l’estime que l’on a pour l’autre
- Hébreux 10,32 à 34 : l’amour des premiers jours. Quelle place occupe Jésus dans mes affections ? Suis-je plutôt comme Marie qui estime que rien n’est trop beau, trop cher, trop coûteux pour Lui ? Ou plutôt comme Judas qui estimait qu’il ne faut pas exagérer, qu’il y a des limites à l’expression de l’amour que l’on a pour Jésus, qu’il faut certes L’aimer, mais de là à sacrifier l’essentiel, il y a là de l’abus, du gaspillage, de l’extrémisme… Quelle place occupe Jésus dans mon emploi du temps de tous les jours, dans la gestion de mes biens, de mon budget ? Alors que l’Eternel fait le procès de Son peuple, Il lui reproche en Esaïe une chose qui est l’une des marques évidentes de la perte du premier amour qu’il avait pour lui : c’est le mépris dont il faisait preuve à l’égard du respect du sabbat : Esaïe 58,13-14. Et nous comment considérons-nous le jour du Seigneur ? Est-ce d’abord un jour pour nous ou pour Dieu ? Est-ce juste que nous sacrifiions ce jour pour d’autres intérêts ? S’il peut y avoir exception, il nous faut absolument être au clair à ce sujet : toute absence en ce jour réservé au peuple de Dieu pour rendre à son Dieu le culte qui Lui est dû ne saurait être justifiée. Comment pensons-nous que prendrait une fiancée qui, attendant son fiancé pour son rendez-vous, s’entendrait dire que celui-ci a finalement préféré faire du vélo ou rencontrer d’autres amis qu’elle ? Ne se sentirait-elle pas profondément blesser par le choix du fiancé, et ne s’interrogerait-elle pas à juste titre sur la profondeur de l’amour qu’il a à son égard ? Rappelons-nous qu’au-delà de nos paroles, ce sont les choix que nous faisons et les décisions que nous prenons qui témoignent en premier lieu du degré d’amour que nous portons à Jésus !
C’est dans le livre de l’amour de la Bible, le Cantique des cantiques, que nous trouvons la seconde preuve de l’amour : Cantique 2,5 : c’est la maladie qu’occasionne l’amour.
Quelle est cette maladie de l’amour ? Tous ceux qui, un jour, ont été follement amoureux de quelqu’un l’ont connu. C’est le fait que, tellement absorbé par la pensée de l’autre, celui qui aime en perd l’appétit ainsi que tout intérêt pour autre chose. Les psychologues s’accordent d’ailleurs pour dire que, si l’état amoureux est normal, il ne faudrait pas, que dans ses premiers effets, il dure trop. Sans quoi il risque de mettre sérieusement en danger la vie et l’équilibre psychique de la personne. Il y a cependant dans l’état amoureux un parallèle fort avec le premier amour qui doit habiter notre cœur pour le Seigneur. C’est l’idée selon laquelle il nous est impossible, insupportable d’être éloigné, séparé de Lui, de ne pas ou plus le côtoyer. Ressentons-nous au fond de nous-mêmes chaque jour la faim et la soif de Dieu. Le fait de ne pas Le côtoyer, en ne lisant pas sa Parole ou en ne priant pas, se traduit-il par un sérieux manque dans notre vie ? Si oui, c’est que notre amour l’appelle, et nous pouvons nous en réjouir. Sinon, il faut nous interroger sur sérieusement sur la qualité, voire même la réalité de notre relation avec Dieu. Si nous pouvons nous passer de contact avec Dieu aussi facilement que du contact avec notre voisin, il faut sérieusement nous interroger sur la nature du lien qui nous lie à Lui.