la disparition

Par Richard Gonzalez

(Monestier-de-Clermont, Isère, septembre 07)

Toute la vie nous ne cessons de disparaître. Dans l’ingratitude du travail, dans l’accomplissement béat de l’amour, dans le bruit feutré des pas du temps sur le dallage de la mémoire. Nous disparaissons les uns par les autres, à force de glisser sur des yeux vitreux, bien avant le grésillement de la dernière lampe.

Et seuls les sursauts du rêve nous rappellent à nous-mêmes, par saccades imprévisibles, ce que nous aurions pu être. Rêves à cloche-pied entre l’habitude et le regret, rêves jetés dans le vent qui passe, mouchoirs de papier pour un ciel d’infini novembre.