Tous les mois, Christophe Sevessand prend sa plume. Découvrez aujourd'hui la première chronique du fin commentateur des épreuves de ski, de rollerski et de biathlon en France, qui sera à Vancouver en février prochain pour commenter les épreuves de biathlon des Jeux.
De la première fois que je suis monté sur des rollerskis je m'en souviens comme si c'était hier ! Cela remonte à la Toussaint 1991. L'autoroute Olympique entre Montmélian et Albertville était fraîchement revêtue de bitume et pas encore ouverte à la circulation. Nous avions débarqués par une journée grise avec les entraîneurs du club : Michel Marguerettaz et Jean Pierre Burdet ! Près de 15 années plus tard, je reviens au rollerski en commentant les championnats du monde de la Tremblade en 2005 !
Le rollerski a de magique qu'il permet de skier alors que la neige s'est retirée au pays des glaces. Reproduction du geste à l'identique, imitation fidèle des sensations de la saison froide, le ski à roulettes permet de retrouver les grimaces de l'effort.
Discipline à la croisée des chemins entre les skieurs de fond gourmands dans leur préparation et les puristes de la discipline. Ces puristes, spécialistes du roulement à billes et de la pointe en acier tungstène qui arc boutés sur leur cannes avalent le macadam tels des forçats de la route à la chaude saison. Ils sont rares ces puristes : Italiens, Russes, Turcs. Quelques Français, Allemands, Suédois.
Le roller-ski a la bonne idée de se pratiquer en été. La chaleur aidant, les corps musclés recouverts de courts textiles saillants deviennent luisant à l'effort sous le soleil. Les spectateurs en tongues arpentent la ligne d'arrivée avec une boisson fraîche à la main. La spectatrice chasse le bel apollon derrière son appareil photo. Les routes sont peintes aux noms des favoris (et même plus que cela certaines fois !). Il y règne une ambiance bon enfant et détendue du genre post tour de France.
Du match entre skieurs de fond à roulettes et les roller-skieurs à fond ne me demandez pas qui a gagné, gagne ou gagnera ! L'essentiel, dans la famille du ski à roulettes ou à spatules, c'est d'être ensemble. Alors, si personne n'a jamais su qui était, est ou sera le plus fort c'est peut-être mieux comme ça ! Non ?
Christophe Sevessand