Reconnaissons au moins un talent à Vincent Perez : celui de choisir de jeunes actrices absolument époustouflantes. Dans son premier long métrage, Peau d'ange, il avait lancé Morgane Moré (mais le bide du film n'a rien pu pour elle) ; cette fois, le miracle se nomme Olivia Thirlby. Une jeune actrice juste formidable qui donne à Si j'étais toi ses meileurs moments.
L'argument se situe pile entre Freaky friday et Ghost : à la suite d'un accident de voiture, une femme se réveille dans le corps de sa fille, tandis que son propre corps repose six pieds sous terre. Vincent Perez joue à fond la carte du drame, s'intéressant tout particulièrement entre le père de famille et sa femme/fille. Si le scénario a une fâcheuse tendance à faire du surplace, quelques questions gênantes et interéssantes sont posées, notamment celle de l'amour physique entre cet homme et celle qui possède l'esprit de la femme qu'il aime et le corps de sa fille de 16 ans. Pas de scandale à l'horizon, le film finissant par éluder le problème. Si j'étais toi conte le cheminement difficile d'une famille en décomposition vers des jours possiblement meilleurs. Les personnages savent où ils veulent aller, mais pas comment ; le problème, c'est que les objectifs et les enjeux sont assez mal mis en lumière, donnant l'impression d'assister à un jeu dont on ignore partiellement les règles.
Acteur insupportable, Perez semble plus doué derrière la caméra. Sa mise en scène est à la hauteur des films du genre, et sa direction d'acteurs est assez remarquable (il semble de toute façon qu'Olivia Thirlby n'ait besoin de personne pour être brillante). Ou comment clouer le bec de ceux qui avancent que s'il a pu tourner un film aux USA, c'est d'abord parce qu'il est le beauf de Luc Besson. Reste à présent à trouver des scénarios plus aboutis ; mais malgré son manque de singularité et de profondeur, Si j'étais toi est la promesse d'un réalisateur qui pourrait bien faire un vrai bon film un de ces jours.
4/10