Sa Majesté Minor

Par Ffred

Un film de Jean-Jacques Annaud avec José Garcia, Vincent Cassel, Mélanie Bernier, Sergio Peris-Mencheta, Claude Brasseur, Rufus, Jean-Luc Bideau, Bernard Haller

Comédie, France/Espagne, 1h41

Sortie en salle le 10 octobre 2007

Ma note :  * * * *

Synopsis

Dans une île imaginaire perdue en Mer Egée, aux temps très lointains d'avant Homère, Minor, mi-homme mi-cochon, orphelin et muet, file des jours tranquilles dans la douce tiédeur de la porcherie en compagnie de sa bonne amie la Truie. Au cours d'une escapade en forêt mythologique, il fait la rencontre d'un des personnages les plus influents de son époque, le Dieu Pan - alias Satyre, qui l'initie à sa manière de bouc aux imprévus du paganisme.
Perché sur une branche d'olivier pour épier Clytia, la fille du Patriarche promise au poète Karkos, Minor fait une mauvaise chute et se tue. Comme on est encore au début du film, et que la période le permet, il ressuscite et recouvre la parole.
Les villageois éberlués découvrent que non seulement il n'est pas mort, mais qu'il se révèle doué d'un stupéfiant sens de l'éloquence.
Sur les conseils du devin, Minor est sacré roi.
Les ennuis commencent...

Critique

Certains critiques français et cinéphiles nous rabachent à longueur d'année que le cinéma français s'encroûte, n'innove pas, est plan-plan, j'en passe et des meilleurs. Mais quand un de nos réalisateurs les plus prestigieux ose, propose et innove, tout le monde pousse des hauts cris et cela déclenche une polémique. C'est à n'y plus rien comprendre. Les gens ne sont jamais contents, ça ne va pas quand rien ne change et ça ne va pas non plus quand quelqu'un innove ! Il faut dire que Jean-Jacques Annaud est un peu habitué du fait : La guerre du feu, Le nom de la rose ou même L'amant étaient sortis dans la même ambiance ou en tout cas entouré de polémiques aussi.

Après les plutôt très classiques Stalingrad, 7 ans au Tibet et Deux frères, le metteur en scène change de style et signe un virage à 180° assez radical. Son film est totalement décalé, délirant, drôle, irrévérencieux et à surtout à prendre au dixième degré. Le scénario du regretté Gérard Brach est plus fin qu'il n'y parait et derrière une forme plutôt "grasse" quelques messages significatifs sur le pouvoir se dégagent sous couvert de burlesque et de comédie, avec même de très beaux moments emprunts de tendresse et de poésie. Les dialogues sont savoureux, drôles même si parfois un peu limites. Une histoire à prendre comme un conte ou une fable, comme un récit mythologique décalé et satyrique.

  

Les acteurs ont du s'en donné à coeur joie, ils sont pleinement investis dans leurs rôles. José Garcia et Vincent Cassel cabotinent à souhait et leurs scènes communes sont plutôt pittoresques. Le quatuor Rufus/Claude Brasseur/Jean-Luc Bideau/Bernard Haller vaut aussi son pesant d'or. Avec deux belles révélations que celles de Mélanie Bernier et Sergio Peris-Mencheta, aussi beaux à regarder que bons à voir jouer la comédie.

 

Pour résumé ce film m'a fait passer un excellent moment. Une mise en scène rythmée, des dialogues savoureux, de belles images, des beaux et bons acteurs. C'est décalé, burlesque, impertinent, original et ça sort de l'ordinaire. Rien que pour ce dernier point j'ai envie de le défendre et lui attribuer quatre étoiles. Quant aux personnes qui donnent leurs avis sur un film en ayant quitté la salle au bout de vingt minutes, je ne dirai pas ce que j'en pense, en tout cas qu'ils ne sont certainement pas cinéphiles... Si vous voulez voir un film réjouissant et différent allez voir Sa majesté Minor !