Comme tous les vendredi soir, Henri Menard (Jean-Pierre Bacri) reçoit sa famille
dans son café "Au père tranquille" avant d'aller au restaurant. Ce soir on fête justement l'anniversaire de sa belle-soeur Yolande (Catherine Frot) et le
passage à la télévision de son frère Philippe (Wladimir Yordanoff), cadre important d'une grande entreprise et idolâtré par la mère (Claire Maurier). Quant à Betty (Agnès Jaoui), la soeur célibataire et garçon manqué, elle a vécu une histoire secrète et
compliquée avec Denis (Jean-Pierre Daroussin), le serveur du café. Mais Arlette, l'épouse de Henri, tarde à arriver, si bien qu'il finit par être trop tard
pour se rendre au restaurant et que la soirée se déroulera finalement en huis-clos. En vérité elle vient de quitter Henri qui devient pour le coup encore plus ronchon et aigri que d'habitude.
Le ton va donc progressivement monter entre les membres de la famille jusqu'à libérer toutes les rancunes et les blessures.
J'adore ce film drôle et triste à la fois qui est basé, c'est vrai, uniquement sur les dialogues impeccablement
interprétés. On a tous plus ou moins vécu ce genre de soirées familiales qui finissent en règlement de compte. Ce qui est incroyable dans Un air de
famille c'est que chaque personnage est très important, y compris le défunt père. Henri a toujours été le vilain petit canard, Betty marginale en apparence essaye de
trouver sa place, la mère idolâtre son fils Philippe, prétentieux et arriviste, quitte à avoir du mépris pour ses deux autres enfants, Yolande qui tâche de faire bonne figure est malheureuse et
reproduit inconsciemment le schéma de la belle-mère, et Denis devient un "arbitre" juste, le seul qui se rend vraiment compte de la cruauté des Ménard.