« Nous sommes au début d'un processus de transformation où la taille et la capacité à imposer des modèles économiques viables sont essentielles. » Et les éditeurs ont besoin d'être forts, particulièrement forts, pour faire face à ce changement. Or, M. Nourry a pour lui d'avoir fait de Hachette France un éditeur classé 13e mondialement, le numéro 2 mondial, rappelle le Financial Times.
En termes de parts de marché, Hachette ne représenterait aux USA que 5 à 6 %, bien peu lorsque l'on discute avec Barnes & Noble ou Amazon. Et probablement sous peu, Google. En Angleterre, le meilleur exemple qui soit, la bataille entamée entre le groupe et Amazon.co.uk a tout juste repris après une année de négociations. Les marges réduites que réclamait le cybervendeur avaient fait hurler l'éditeur et en guise de moyen de pression, ses livres neufs avaient alors été retirés des étals d'Amazon.
Fort dans la fiction commerciale, mais péchant dans le domaine non fictionnel, il leur faut renforcer leur position sur le marché. Et face à des Random House ou des Harper Collins, on constate encore un sacré fossé. L'avenir se dessinera par de prochaines acquisitions, qui ont déjà débuté avec une filière indienne, et dans les pays émergents. On attend d'exploser en Australie avant de partir d'ailleurs à la conquête du reste du marché pacifique, puis avec une extension en Russie.
« Maintenant, nous avons besoin de prendre un peu plus de risques et de nous installer dans des pays à fort potentiel de croissance », explique M. Nourry. Il ne dira pas un mot de l'avenir numérique ni des tarifs mis en place par Hachette pour ses ebooks. Dommage...