Outre, le fait que la côte de popularité du PLD était en chute libre (avec trois changements de dirigeants en trois ans), il faut voir que Taro Aso a stigmatisé à lui seul, tous les reproches faits à son parti. Parmi, les plus importants le gaspillage de l'argent public.
La polémique du musée du manga
L'exemple de la polémique autour du Centre national pour les arts visuels, qui était en fait une sorte de musée du manga, est édifiante à ce sujet. Se servant du goût affirmé du premier ministre pour les manga, le PDJ a attaqué ce projet, arguant que l'État finançait la passion de Taro Aso.
Le Premier ministre a bien tenté d'expliquer qu'il s'agissait de doter le Japon d'un lieu pour le rayonnement de sa culture et qu'il y avait toutes les chances que cela redynamise l'économie, le budget de 11,7 milliards de yens (c'est à dire à peu près 90 millions d'euros) faisait grincer les dents. Même parmi, les acteurs du monde du manga et de l'animation, les avis étaient très partagés. Pour exemple le créateur, Yoshiyuki Tomino, et le charac-designer Yoshikazu Yasuhiko de la série Gundam ont clairement critiqué ce projet.
Quand, il sera au pouvoir, Yukio Hatoyama, compte redistribuer le budget pour le Centre national pour les arts visuels, au secteur du chômage et des soins médicaux.
Politique extérieure façon manga
Finalement, on a plus vu en Taro Aso, un amateur de manga (voire même un otaku) qu'un Premier ministre. Et ses deux dernières trouvailles politiques (une campagne de publicité contre le PDJ façon animé et un manga pour expliquer la politique économique du pays) ne l'ont pas aidé à retrouver de la crédibilité.
Il faut dire que le Premier ministre a toujours eu tendance à mêler politique et manga. En avril dernier, il invitait Ségolène Royal à « lire un tout petit peu plus de manga » en réponse aux critiques de celle-ci sur un haut de degré de tolérance du Japon pour l'expression de la violence et de la pornographie dans la culture populaire. Bon cette remarque de Taro Aso, était pour une fois totalement justifiée, tant Ségolène Royal semble être bloquée dans les années 90 à ce sujet.
Toujours en politique extérieure, on se souviendra qu'il avait discuté de Doraemon avec le président russe Dmitry Medvedev et qu'il avait évoqué Sailor Moon lors d'un échange scolaire avec la Corée du Sud.
Un otaku s'affirme, un Premier ministre s'efface
Toutes ces petites interventions (et bien d'autres dans la carrière de Taro Aso, que nous n'avons pas relatées) font que le Premier ministre, a certainement plus été perçu comme un otaku, un peu gaffeur, et pas vraiment lettré que comme un Premier ministre avisé et responsable. Et, il est fort probable que cela ait joué en sa défaveur.