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"Pour le meilleur et pour l'Empire", la fable caustique de James Hawes

Publié le 10 octobre 2007 par Titus @TitusFR
"Qu'attendre d'un pays où on est censé se rouler par terre et sourire comme des idiots chaque fois qu'on entrevoit une vieille chouette qui ne s'intéresse qu'à ses corgis et à ses chevaux de course ?"
Mrs Marley, dans "Pour le meilleur et pour l'Empire".

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medium_James_Hawes.jpgFort belle découverte que ce James Hawes, dont je n'avais, à vrai dire, jamais entendu parler, en dépit du succès de son premier roman, "Une Mercedes blanche avec des ailerons" (1999). Professeur à l'université de Swansea, au pays de Galles, James Hawes explore, dans son dernier roman, "Pour le meilleur et pour l'Empire", la veine typiquement britannique de l'humour absurde. Un ouvrage d'une drôlerie irrésistible mais non dénué de causticité.
Brian Marley est un minable, un loser, un véritable antihéros dont on imagine assez mal qu'il puisse, un jour, devenir le point de mire de toute une nation. Prof d'anglais divorcé, endetté jusqu'au cou, amoureux maladroit de l'une de ses étudiantes, la belle Sud-Américaine Consuela, Brian s'est plus ou moins résigné à vivre une existence sans relief. Lorsqu'un ancien copain de fac devenu producteur d'une célèbre émission télévisée lui propose de devenir l'un des concurrents du Koh Lanta britannique, sa réponse ne se fait toutefois pas attendre. Attiré par les deux millions de livres promis au vainqueur, il accepte ce défi complètement inattendu, susceptible de le sortir de l'impasse où il se trouve et de permettre à son jeune garçon, Tommy, de mener une vie un peu plus décente que celle de son paumé de père.
medium_Pour_le_meilleur2.jpgUne colonie sous verre
Largué au milieu d'une jungle hostile de Papouasie-Nouvelle-Guinée avec plusieurs autres candidats, Brian parvient, assez étonnamment, à tirer son épingle du jeu, sous les yeux de millions de téléspectateurs ébahis. Mais lorque les hélicoptères censés récupérer les concurrents s'écrasent, le seul survivant se croit perdu à jamais, ses chances de revoir l'Angleterre, les siens et Consuela s'évanouissant tout à coup. Heureusement pour ce naufragé des temps modernes, il réalise que la jungle n'est pas seulement peuplée de bêtes redoutables : à quelques centaines de mètres de là vivent les survivants d'un crash aérien survenu dans les années cinquante. Une petite colonie anglaise totalement déconnectée du monde, qui vit encore à l'heure de la vieille Angleterre... Dans ce petit Eden passéiste dont l'ambiance n'est pas sans rappeler parfois "Sa majesté des mouches" de William Golding, Brian ne cesse d'aller de surprise en surprise... Et il n'est pas au bout de ses découvertes !
Une satire sociale mordante
Plusieurs ont évoqué, à la lecture de cet ouvrage, l'esprit des Monty Python. Il est vrai qu'il y souffle, de part en part, un petit vent de folie... Mais s'il s'agit à n'en point douter d'une comédie burlesque, le roman de James Hawes n'est pas dénué de réalisme. Au-delà du caractère déjanté de certaines situations, le roman s'avère plus que jamais une satire sociale mordante : sur l'évolution de la société anglaise, bien sûr; sur le refus de certains Britanniques d'admettre la fin de l'Empire ou d'accepter leur destin au sein de l'Europe. Une narration qui prend parfois des allures pamphlétaires, et où l'auteur s'en donne visiblement à coeur joie.
Pour en savoir plus sur James Hawes


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