On peut comparer différentes catégories de personnes : par exemple le genre ou le niveau de diplôme, l'origine ethnique, l'âge ou encore leur statut économique. Pour cette dernière catégorie, comme le dit l'article :
The comparison may seem obvious, but differences in time spent by these two groups can be striking.On notera par exemple que les gens se lèvent plus tard quand ils sont sans emploi. On voit aussi l'impact de l'aménagement made in US typique de la société nord-américaine habitant en banlieue et passant tellement de temps dans les transports. Anti-écologique, anti-convivial, ce mode de vie est décrié par Ivan Illich qui a calculé que si on comptabilisait le temps passé pour payer et entretenir sa voiture, la vitesse est d'environ de 6 km/h. Je suis preneur d'une nouvelle estimation...
Les travailleurs-travailleuses sont donc 65% à dormir à 6h du matin (oui si tôt que ça). Tandis que les chômeurs sont 82% à dormir au même moment. Quant aux inactifs (retraités, scolaires,...), ils sont encore à rester dans leur sommeil.
Les inégalités en terme de sommeil se remarquent aussi en terme de diplôme. Ceux qui n'ont pas fait d'études supérieures (ni bachelor, ni advanced degree) sont deux plus nombreux à travailler à 3 heures du matin. On dort 20 minutes de moins quand on est très diplômé (8h12). Quant à ceux qui ont des enfants, ils sacrifient 14 mn de sommeil par jour quand ils ont deux enfants par rapport à ceux qui n'en ont pas, mais ces stratégies sont équivalentes en France.
Grâce à des données qu'on ne pourrait pas avoir en France, nous savons que les Afro-américains passent bien deux heures à des offices religieux, soit presque deux fois plus que les autres américains. Ils passent aussi le double du temps au téléphone des autres Américains (notamment en soirée). Les blancs passant 8h30 à dormir, on remarque que les noirs passent en fait 20 mn de plus et les hispaniques 26 mn de plus.
L'aménagement du temps est aussi spécial puisque à 10h30 seulement 50% des travailleurs sont au travail, ce qui laisse supposer un fort étalement en terme d'horaires. Ce n'est pas qu'une question de diplôme puisque pour les très diplômés le pic à 10h30 reste à 45% alors que c'est le moment où le plus de gens de cette catégorie travaillent. J'ai l'intuition que la situation en France est différente. Par exemple pour la couleur, les blancs et latinos passent grosso modo 3h30 à travailler par jour tandis que les noirs travaillent 35 mn de moins. L'intérêt du graphe est de visualiser surtout que beaucoup de noirs ne travaillent pas au même moment que les autres.
On pourrait travailler longuement sur les inégalités en terme de genre, beaucoup de choses ont été publiées dans ce domaine (les activités ménagères) : cela reste d'autant toujours pertinent, puisque les femmes passent 50 mn de plus que les hommes à s'occuper de la maison (l'enquête compte l'entretien de la pelouse là-dedans). Ici on remarquera que lorsqu'on est une femme, on passe deux fois moins de temps à faire du sport (13 mn contre 27), mais qu'on passe 3 fois plus de temps au téléphone (le cliché... mais c'est leur rôle de maintenir les liens dans la famille).
Des nouvelles données aident à remettre en cause les préjugés liés au diplôme. On passe ainsi plus de temps autour de la sociabilité avec un faible diplôme qu'avec un haut niveau d'études. Les peu diplômés passent aussi deux fois plus de temps à la relaxation que les très diplômés (16 mn contre 8). Mais d'autres durées nous paraissent plus familières : les très diplômés font 10 mn de sport de plus que les peu diplômés (25 contre 16), ils passent aussi plus de temps à manger. Ils passent aussi peu de temps devant la télé (1h53 contre 3h).
Évidemment, ce sont ici des données des États-Unis et grâce à des politiques des temps sociaux et tout simplement des politiques sociales différentes, les inégalités ne sont pas absolument les mêmes en France.