La salle 4 qu'ensemble nous avons quittée voici trois mois déjà, vous vous en souvenez assurément ami lecteur, est entièrement dévolue aux travaux des champs,
tant d'un point de vue éminemment pratique, avec les différentes étapes et les outils utilisés pour les mener à bien, qu'administratif avec l'un ou l'autre papyrus nous permettant de
mieux appréhender la manière dont furent gérées toutes ces activités.
C'est donc en toute logique que les Conservateurs de la section égyptienne ont choisi de consacrer l'espace qui suit immédiatement, la salle 5 donc, à d'autres sources
d'obtention de nourriture que celles prodiguées par la seule agriculture, à savoir : l'élevage, la chasse et la pêche.
Dès aujourd'hui, avec ce petit tour d'horizon introductif que je vous propose, vous constaterez dans un premier temps que, pratiquement,
l'on peut indifféremment accéder à cette nouvelle salle soit par la gauche, le long du mur Nord, entièrement aveugle, puisqu'il est mitoyen avec les salles 3 et 6 qui donnent sur la Cour
Carrée,
soit par la droite, plus limineux grâce aux hautes fenêtres grillagées qui ponctuent de façon extrêmement régulière la façade de cette aile donnant
immédiatement sur le Quai François Mitterrand et le Pont des Arts qui mène droit à l'Institut de France.
Le plan esquissé ci-après, s'il est loin d'être le reflet d'une réalité mathématiquement calculée - j'en suis bien incapable ! -, présente à
tout le moins une vue d'ensemble suffisamment claire qui, à mes yeux, devrait permettre à ceux parmi vous pour lesquels cette salle n'est point familière de se retrouver dans mes propos
futurs.
Si de la salle 4, l'on se dirige vers la 5 par le côté gauche de la chapelle reconstituée d'Ounsou, longeant le mur Nord, ce sont les
deux vitrines portant bizarrement le même numéro 4 et abritant des blocs de calcaire provenant du mastaba d'un certain Métchétchi qui retiendront notre attention.
En revanche, si l'on préfère passer d'une salle à l'autre par le côté droit, nous rencontrerons immédiatement, devant la première fenêtre du
nouvel espace, la vitrine 1 dévolue à l'élevage.
Par parenthèses, si ce présentoir porte le numéro 1, c'est que dans l'esprit des concepteurs, il paraît logique que nous commencions les découvertes nouvelles
par ce côté-là plus particulièrement. Non ?
Sur notre gauche, barrant le centre de la salle, la longue vitrine n° 2 retrace les deux recherches classiques d'obtention de nourriture que
constituent la chasse et la pêche, représentées sur différents supports comme les bas-reliefs, les couvercles d'objets de toilette ou, à nouveau, l'un ou l'autre ostracon. ("A nouveau", dans la
mesure où nous aurons l'occasion de déjà en rencontrer un certain nombre dans la toute première vitrine ci-dessus). Sans oublier l'exposition de quelques instruments nécessaires aux
chasseurs et pêcheurs égyptiens ...
A partir du socle vitré qui lui fait face, ce seront les animaux familiers, domestiqués, que
nous évoquerons.
Et à la gauche de ces vitrines 2 et 3, nous aurons tout loisir de longuement nous attarder sur les deux très intéressantes vitrines n° 4 s'étendant côte à côte sur
le mur menant à la porte de sortie de la salle, tant est riche le décor du tombeau de ce Métchétchi, haut fonctionnaire à la cour du roi Ounas (VIème dynastie - Fin de
l'Ancien Empire).
Si d'aventure, nous tournons le dos à ce mur pour, d'un seul regard, embrasser l'ensemble de la salle, nous admirerons, tout au fond à
droite d'abord, au dos de la vitrine 2, dans un encadrement métallique, un imposant bloc de calcaire figurant le repas funéraire d'un certain Tepemankh, autre grand fonctionnaire aulique
d'approximativement la même époque.
Et si, des yeux seulement, nous quittons la vitrine 5, c'est pour considérer immédiatement devant nous, le bloc vitré noir arborant le numéro 9 avec,
disposés dans de petits récipients en verre, différents produits comestibles et, plus à gauche, la vitrine 6, de part et d'autre dévolue au pain et à la bière.
Enfin, de l'autre côté de la 6, une table vitrée placée devant la fenêtre donnant sur la Seine porte le numéro 7 et concerne plus
spécifiquement la viticulture; tout comme, d'ailleurs, la vitrine 8 et ses amphores, la dernière de la salle, et qui présente en outre la particularité de faire jonction et donc d'être visible
aussi bien de cette salle 5 que de la future salle 8.
M'est-il besoin d'ajouter, avant de vous donner rendez-vous mardi prochain pour entamer ensemble ce nouveau parcours, que toutes les
découvertes qu'ici nous allons effectuer nous permettront d'accroître et de préciser ce que déjà nous avions appris à propos des produits de consommation des Egyptiens de l'Antiquité
?