Wouala. En cette fin de vacances, je vais te raconter ami lecteur, comment je suis devenu allergique aux Portes et à Gym Maurice Sonne.
C’était une soirée glaciale du mois de décembre de la fin des années 80 je crois, j’avais pris un train pour aller faire une fête à Rennes : les 18 ans d’une vieille copine de classe et rien que ça, c’était déjà une drôle d’idée. Je me souviens qu’il faisait sombre sur les quais de la ville mais cela lui donnait un certain charme. Je n’y ai cependant jamais refoutu les pieds depuis.
Nous avions bu modérément et dansé sauvagement pour nous réchauffer, il y avait un jardin. La plus jolie fille de la soirée est partie dans sa chambre au milieu des champs avec un gars qui s’appelait Campagne qui est revenu dans la soirée me demander des préservatifs. Je devais avoir une tête à avoir toujours un safesex sur moi mais non. Alors Campagne est reparti au milieu des champs (j’insiste des fois que vous ayez raté la vanne) et m’est d’avis qu’il a fait son affaire quand même. Quoique. Nous étions au tout début de la génération SIDA et la belle des champs avait peut-être fermé décidé de fermer la boutique aux sans plastique. En ce temps là nous ne regardions pas l’heure. Pas de hurleurs. Pas de babysitter. Pas besoin de 2 semaines pour se remettre à l’endroit après un vrac.
Mais nous faisions des moments calmes quand l’aube pointait son nez. Les after n’existaient pas. Au milieu de la nuit on buvait du café. Avant de retaquiner la bouteille. C’est à ce moment là que c’est arrivé. Nous étions assis, on discutait, certains pionçaient, d’autres se bécotaient, la cuisine était ruinée et il pleuvait. Une blondinette plus jeune que nous a foutu une musique d’ambiance. L’intégrale des Doors. Elle sevait avoir 14 ans. C’était la soeur d’une autre ou un truc dans le genre. Elle était bien trop jeune. Mignonne mais beaucoup trop jeune. La fatigue, la pluie, l’ambiance de fin de soirée, le fait que je n’étais sous l’emprise d’aucune substance licite ou illicite. Mon allergie s’est déclenchée sur Light My Fire. Au moment où la basse tourne en boucle sur 3 notes et le clavier sirène dans les aigus. ça m’a rendu complètement dingue.
Je sais, il est des monuments auxquels on ne touche pas. Voyez-vous, je ne pourrais pas bosser pour Télérama, Libé, Les Inrocks, Rolling Stone. Ou pas tout le temps. La bien pensitude voudrait que comme tout mélomane, tout musicien, tout rocker, je vous un respect total à Jim Morrisson. Et pourtant, aujourd’hui, dans cet article, je n’ai pas honte de l’avouer, les Doors m’ont depuis ce jour là toujours FAIT CHIER !
Je n’ai jamais apprécié. Je ne trouve pas leur musique créative. Je suis complètement insensible à la voix de l’autre malade, leur son de clavier me pète les oreilles et, pour me faire pardonner d’un tel blasphème, je vous propose la version Live in Detroit de Light my Fire. 19 minutes dans ta gueule. C’est là. http://www.deezer.com/listen-757702
C’est comme si ce soir là de décembre, j’avais pris une cuite sévère aux Doors. Depuis, je n’ai plus jamais pu y retoucher.
Voilà. ça va mieux en le disant. Comme l’écrit Télérama.
Désolé.