Natalie GRIESBECK (eurodéputée Modem) et des parlementaires européens avaient déjà plaidé le dossier. Le Commission vient de mettre au point un vrai plan... Pêche, transport, pollution, trafic de drogue et immigration illégale: Il faut mettre sur pied une politique maritime intégrée à l'échelle de l'Union européenne. "Je suis convaincu que notre avenir réside en grande partie dans le potentiel inexploité des océans", a déclaré lors d'une conférence de presse José Manuel Barroso, le président de la Commission. "Les océans et les mers ne sont pas seulement les frontières de l'Europe, elles rassemblent aussi les Européens."Très juste et,pourtqnt, voilà un demi-siècle qu'on l'ignore: les politiques maritimes ont toujours été gérées de manière sectorielle et, le plus souvent, nationale. Corporatismes et nationalismes empêchent souvent des mesures que le simple bon sens imposerait.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes, en effet.
>>>>Quelque 40% de la population européenne vit le long des 70.000 km de côtes de l'UE,
>>>> 40% de son PIB est produit dans les provinces maritimes
>>>> 60% du tourisme se concentrent sur les Côtes.
>>>> Environ 90% du commerce extérieur de l'Union et 40% de son commerce interne transitent par ses ports.
>>>> Les Vingt-Sept disposent du plus grand réseau de ports du monde, par lesquels transite la moitié de leur approvisionnement énergétique, leur flotte marchande équivaut à 40% du total mondial et la production d'énergie off-shore connaît un essor.
"Il faut aller au-delà des politiques sectorielles", a souligné Barroso, qui s'attend toutefois à des "résistances"."Chaque fois qu'on fait une politique intégrée, les intérêts sectoriels nationaux résistent", a-t-il ajouté. C'est notamment le cas pour la création d'un corps de garde-côtes européens pour lutter contre l'immigration illégale, sur lequel elle ne se fait illusion: une meilleure coordination des moyens est ce que l'on peut espérer de mieux.
A ce stade la "communication" de la Commission se contente de faire la liste des grands chapitres de la future politique. Elle souhaite la création d'un espace européen sans frontières pour le transport maritime qui doit permettre de lutter contre le réchauffement climatique et de décongestionner les routes du Vieux Continent encombrées par les camions. Cela permettrait de doper un secteur qui risque d'être bientôt concurrencé sur ses propres mers par les bateaux des pays d'Asie, et les armateurs européens n'investiront que s'ils ont confiance dans la viabilité de cette industrie.
L'objectif est d'établir un cadre réglementaire prévisible qui permettra le développement des 1.200 ports européens tout en accordant une grande attention à la préservation de l'environnement par la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la protection de sites pittoresques. Un réseau commun de surveillance maritime serait créé et les efforts de recherche dans ce domaine seraient mutualisés.L'adoption d'une stratégie commune est notamment jugée nécessaire pour lutter contre la pollution qui vient non seulement des ports, mais aussi des activités en amont, comme le ruissellement des eaux polluées des rivières.Une politique intégrée permettrait également à l'UE de peser plus sur la scène internationale en imposant des normes plus rigoureuses pour le transport maritime, ainsi que de meilleures conditions de travail pour les gens de mer.La Commission estime qu'il convient d'interdire la pratique de la pêche au chalut de fond en haute mer, une pratique qui vide les océans de ses poissons.