Le leader du Modem est confronté à un défi de plus : la transformation des partis politiques à l'exemple des dernières initiatives prises par Martine Aubry pour le PS.
Les partis politiques Français sont au début d'une profonde mutation.
Ils ont devant eux deux cas de figures : devenir parti de supporters ou devenir parti de logisticiens.
Quand le parti est celui du détenteur du pouvoir politique, il est tenu pour responsable des actions conduites. Il n'a pas le choix, le parti est voué à devenir un club de fans appelés à défendre les mesures mises en oeuvre.
Quand le parti est distinct de la personnalité qui détient le pouvoir, il doit s'organiser pour faire vivre la compétition pour la présidentielle dans des conditions performantes.
Ces conditions performantes sont celles de la qualité de la mise en concurrence puis celle de la mise à disposition des atouts de l'appareil.
La présidentialisation de la vie politique Française impacte de plus en plus lourdement le fonctionnement des partis politiques. Ces derniers vont prendre conscience qu'ils sont le moyen pour gagner l'élection majeure.
Un appareil faible rend la victoire impossible. Faute de victoire, le parti doit subir une nouvelle période difficile.
A un moment, sa survie directe crée le besoin d‘efficacité. Aux Etats-Unis, ceux qui militaient contre des partis structurés ont longtemps été qualifiés de "boll weevils" c'est-à-dire des parasites du coton qui exercent leurs ravages à l'intérieur même de la plante.
Dans ces conditions, le profil de responsable d'un parti politique est considérablement modifié.
Le responsable devient celui qui défend les intérêts du parti et non pas les intérêts d'un candidat.
Les intérêts du parti c'est de choisir le meilleur candidat pour gagner. A cette fin, il s'agit de construire la logistique la plus performante pour la mettre à la disposition de ce candidat et faciliter ainsi sa victoire.
Le leader d'un parti politique est ainsi appelé à devenir le Chairman, garant du respect des règles de la vie en commun et de l'efficacité de la structure loin de toute ambition personnelle.
Alors qu'il était supposé être le "parti moderne et libre", face à cette évolution, le Modem de François Bayrou demeurera-t-il un parti ... à l'ancienne ?