Bien bien bien...
Et si je mettais la tête dans le four ? (mince, il est électrique)
Et si j'allais me pendre à mon bonsaï ?
Et si je tentais de sauter du haut de mon fraisier ?
Et si je m'ouvrais les veines avec un cure-dents ?
Parce que là, l'heure est grave... très grave... Nous sommes le 31 août... et soudain, c'est le drame !
31 août.... J'ai beau chercher sur mon calendrier, il n'y a pas de 32 août. Il n'y a pas non plus un nouveau mois qui s'appellerait vacancidor qui commence demain. (mais que fait le gouvernement ?)
J'entends dans mon cartable le cri du stylo rouge appeuré qui ne veut pas retourner se vider de son sang sur des copies d'élèves. (après les bébés phoques, occupons-nous des stylos rouges !)
Mon cerveau fait une manif entre mes deux oreilles parce qu'il ne veut pas avoir à retenir le nom de mes futurs 150 élèves... surtout qu'il a (encore !) oublié le nom de ma chef de Dinoland pendant les vacances. (C'est ça la mémoire sélective, non ?)
Mon radio-réveil me fait une déprime aoûtienne parce qu'il refuse de reprendre le travail demain matin. (fainéant, va !)
Ma garde robe me crie : "mais qu'est-ce que tu vas mettre demain ?". (c'est bien connu, les femmes n'ont jamais rien à se mettre !)
Mes mains n'ont aucune envie de recommencer à être agressées par la craie, encore et encore... (c'est que le début, d'accord, d'accord)
Mon cartable qui avait bien minci en deux mois de repos est effrayé par l'idée de recommencer à grossir. (Weight Watchers, bonjour !)
Ma boite mail professionnelle s'est déjà renseignée sur les démarches à faire, si le harcèlement physique et moral devait reprendre comme l'année passée. (Y a Julien Courbet autrement...)
Ma voiture ne ronronne pas à l'idée de reprendre la route, tous les jours... (car j'étais sur la route toute la sainte journée.... Gérald de Palmas, sors de ce corps !)
Bon... Quand faut y aller... Faut y aller...
Je mentirais en disant que je n'ai absolument aucune envie de reprendre; et même, fait ô combien surprenant, j'ai hâte de revoir certains collègues (et aucune envie de parler à d'autres). Je me dis qu'en plus, cette rentrée ne pourra être pire que celle de l'année passée.
Allez.... Je souris et demain matin, j'y vais... avec mes souliers vernis, ma jupe plissée bleue marine, mon chemisier blanc, mes petites lunettes et surtout mon serre-tête en velours...
Ou pas...