Ninja Scroll

Publié le 31 août 2009 par Jibouille

Dans un Japon médiéval-fantastique, la Peste fait des ravages dans un petit village. Les autorités en interdisent l’accès, tandis que le seigneur local dépèche sur place un groupe de ninjas d’élite pour enquêter sur le phénomène. Là, ils se font tous décimer par un terrifiant démon de pierre, Tessai, qui kidnappe une jeune femme, Kagéro. Celle-ci va alors être sauvée par un étrange ninja solitaire, Jûbei, qui montre vite toute sa puissance.
Rapidement contraints de poursuivre les investigations sur l’affaire, Jûbei et Kagéro vont alors partir ensemble, et affronteront d’autres sinistres personnages…

Pas fan des histoires de samouraïs et de ninjas en temps normal, j’avoue avoir été séduit par celle-ci, notamment grâce à un héros charismatique. Par contre, le film et la série ne sont pas de même qualité. Attention, saga assez violente, à ne pas mettre entre toutes les mains (surtout pour le film).

- Film:

Catalogué dans la catégorie action, il ne fait aucun doute que ce film nous divertit parfaitement, sans que l’on ait besoin de réfléchir. Un gentil, un méchant, une histoire d’amour, le cocktail idéal pour faire un bon divertissement. Cependant, il faut quand même admettre que l’histoire tente de sortir de ce schéma simpliste en pimentant un peu le scénario. Rien de grandiose, non, juste de quoi avoir ce petit truc en plus qui le diversifie des autres films du genre. Et le pari est gagnant car les petites histoires de chaque personnage pimentent un peu le contenu, le tout enrobé par une musique traditionnelle de toute beauté.

Ninja Scroll se distingue aussi par son héros, comme je l’ai mentionné plus haut. Jubei est exactement le type de héros que j’affectionne pour son coté “je m’occupe que de ma gueule” mais qui, en réalité, cache un grand coeur. Il est très bien secondé par une jeune femme ninja au passé tragique et par un pépé rusé comme un renard. Kagero est un parallèle avec la Kagero de Basilisk (même si celle de Ninja Scroll soit plus vieille). Elle a un destin tragique mais elle garde sa fierté et sa force. C’est un personnage que j’aime beaucoup. Quant au méchant, là aussi, je dis oui car son secret est original et laisse présager de bonnes choses (sans parler des 8 démons qui l’accompagnent, eux aussi réussis).

Je dois aussi admettre que la fin me laisse perplexe. Ce n’est pas du tout celle que j’imaginais et, bien que ce ne soit pas un problème en soi, elle m’a beaucoup déçu, surement à cause de l’issue trop facile à mon gout. Je pensais vraiment voir quelque chose de plus recherché mais au final, c’est exactement ce à quoi je m’attendais.

- Série:

Alors que le film était réussi, à l’histoire bien ficelée, la série est largement en dessous, à tous les points de vue. Dur de croire qu’il s’agit de la même histoire.

D’abord, le scénario est d’une banalité affligeante. Des méchants, des gentils, un héros invincible et une fin logique. Les vilains sont vilains, ça, on s’en doutait pas du tout. Ils cherchent une chose mystique capable de tout faire mais on s’aperçoit à la fin que finalement, c’est pas si extraordinaire. Plus grave, les éléments ne sont pas liés efficacement. Chaque épisode s’enchaine mal avec le suivant, si bien qu’on s’ennuie très vite, oubliant même le pourquoi du parce que. Seuls les deux derniers sont vraiment une suite logique.

Ensuite, les personnages sont risibles. Jubei, toujours égal à lui même, est encore plus invincible. Dans le film, il est fort mais humain, assez tourmenté. L’histoire se passe après la mort de Kagero mais je le trouve relativement bien et serein. Il est très inexpressif, bien moins classe que dans le film. Son aura mystérieuse et froide est remplacé par celle d’un vaurien, plus proche du clown que du ronin. La jeune femme qui l’accompagne ressemble à sa compagne disparue mais change d’avis comme de coiffure, en véritable girouette. Le voleur est un bouffon, tout juste bon détourné l’attention du spectateur du vide scénaristique.

Le design est mauvais, à l’image des vieux animés, ce qui est le comble car la série à 10 ans de plus que le film. Jubei est laid, à tel point que je ne l’ai pas reconnu tout de suite. Son visage reste identique quel que soit le moment, avec des yeux d’ahuri. L’arrière plan est aussi raté.
De même pour la musique, qui ne présente aucun intérêt, surtout l’opening, simplement inaudible.

J’ai du mal à croire que le film et la série ont un rapport. Adieu la merveilleuse ambiance du film, bonjour la médiocrité et l’ennui. Ne cherchez pas à perdre du temps avec cet animé, il n’en vaut pas le coup. 13 épisodes, c’est encore de trop.