Capitaine ô mon capitaine. Elle est là, bien là et, il faudra compter avec elle. Face aux quadras débordant d’ambition, toujours prêts à jouer les apprentis sorciers, Martine Aubry apparaît comme une valeur sûre, les pieds solidement ancrés à gauche. “La gauche, pour le Parti socialiste, c’est notre histoire, c’est notre identité, c’est notre avenir”, a-t-elle rappelé, reprenant son thème de “maison commune de la gauche”.
Oui à l’ouverture des portes et des fenêtres mais, pas question de mettre la charrue avant les bœufs. La Maire de Lille semble avoir gagné un pari a priori suicidaire. Ne pas céder au temps médiatique. Au contraire, imposer son rythme et devenir le métronome qui donne le tempo.
Du temps donc et, de la méthode. Pour ceux qui l’avaient oublié, c’est à la première secrétaire, et elle seule, de fixer le calendrier. Rendez-vous est donné aux militants justement le 1er octobre pour un référendum sur la rénovation. Martine Aubry ouvre ainsi officiellement la porte d’une rénovation aux deux mamelles, de C comme “cumul des mandats” à P, comme “primaires”.
Du pain sur la planche donc mais, une “planche est moins savonnée que la droite ne l’espérait” relève Paul Quinio dans Libération. Car plus qu’un chef de meute, le PS semble avoir retrouvé une boussole. Un GPS qui délivre une feuille de route et indique un horaire approximatif d’arrivée. “Il nous reste moins de mille jours pour réussir”, a rappelé Martine Aubry.
Au-delà de la seule nomenklatura socialiste, le signal devrait être bien reçu par le peuple de gauche à la veille d’une rentrée qui s’annonce socialement difficile. “Vous n’êtes plus seuls” pourrait être le message adressé par la première secrétaire. Car elle le sait. C’est dans le combat contre Nicolas Sarkozy dans la mobilisation de son camp contre les périls extérieurs qu’elle assurera l’unité de son parti. Et peut être, au-delà.