Bon, cette fois-ci, c'est un disque un plus récent dont je vais vous parler pour ma discothèque idéale. Il s'agit du fameux "Doolittle" des Pixies. Bon, c'est vrai, pour l'instant, je n'ai pas forcément des goûts très originaux et tous les disques que j'ai sélectionné sont unanimement considérés comme des classiques. Mais promis, je vous ferai bientôt découvrir (je l'espère) des choses peut-être un peu moins évidentes. Alors, pourquoi les Pixies cette fois-ci ? Tout simplement, parce que c'est mon prochain concert : je vais effectivement les voir au zénith de Paris au mois d'octobre prochain dans le cadre de leur tournée spéciale autour du 20ème anniversaire de ... "Doolittle" évidemment !
Les Pixies, même si leur musique n'est pas forcément facile d'acccès - j'avoue pour ma part avoir mis plusieurs années avant d'en tomber raide dingue - et qu'ils sont peut-être le groupe le moins glamour de l'histoire du rock : Kim Deal et ses fameuses chemises de bûcheronne ! - ont aujourd'hui un statut de groupe culte. "Doolittle", leur deuxième disque, est considéré comme leur chef d'oeuvre. C'est peut-être le seul dans lequel il n'y a rien à jeter. Ce groupe a réussi à inventer un rock hors des sentiers battus : un rock mélodique, puissant, tranchant, avec des guitares hispanisantes (surtout sur les deux premiers disques) dues en grande partie à l'excellent Joey Santiago, des paroles faisant souvent référence à l'univers de la science-fiction, des paroles assez surréalistes en fait, en témoigne le clin d'oeil à Bunuel dans "Debaser". Frank Black ne chantait pas, il braillait, ce qui contrebalançait parfaitement avec le chant plus doux et mélodieux de la bassiste Kim Deal. Avec eux, tout était possible : plus de contraintes couplet/refrain, les chansons pouvaient partir dans tous les sens. Les mélodies pop de "Here Comes Your Man" et même un peu naïves de "La La Love You" pouvaient côtoyer des vrais morceaux de rage comme "Tame". Les Pixies restent aujourd'hui encore un groupe ovni. En quatre albums, ils ont réinventé le rock et prouvé, au milieu du marasme dans lequel était tombé le genre dans le courant des années 80, que tout n'avait pas encore été fait. Bien sûr, ils ont pu être inspirés par des groupes comme Husker Du ou les Violent Femmes, mais ils ont apporté la fraîcheur en plus.
Pour les avoir déjà vus en concert il y a quelques années, lors de leur première reformation, je peux vous dire qu'ils n'ont rien perdu de leur mordant et que Frank Black en concert mouille toujours autant la chemise (faut dire que l'abus de Big Mac, ça ne doit pas aider !).
Quant à espérer un nouveau disque des Pixies, je pense personnellement qu'ils devraient en rester là. En quatre disques incontournables, ils avaient déjà tout dit, en témoigne la carrière des Breeders ou de Frank Black en solo, qui pâtissent beaucoup de la comparaison. Quand il ne fait pas beau dehors et qu'on a un peu le moral dans les chaussettes, rien ne vaut une bonne cure de Pixies ! "This music gone to heaven" ...
Clip de "Debaser" :