Ce blog a démarré il y a deux ans, il a déjà été lu par plus de 23.000 lecteurs et ceux d'entre eux qui ont bien voulu participer au sondage concernant une modification de la constitution ont été en sa faveur à une majorité de 85 pour cent. Et puis la crise est venue. Loin de faire oublier la question des droits de l'homme en France, elle lui redonne toute son actualité. La France et de plus en plus de Français vont durement souffir, à l'exception de la classe de privilégiés qui domine et gouverne le pays, de quelque bord qu'ils soient. C'est cette classe qui ne veut pas des droits de l'homme en France, pour être à l'abri de toute responsabilité et ne pas avoir à rendre des comptes : le Code de procédure pénale pratiquement s'y oppose au mépris des conventions internationales signées par la France. Certes, la reconnaissance des droits de l'homme en France et leur garantie constitutionnelle ne résoudront pas la crise mais au moins elles ne l'aggraveront pas. Mieux, elles contribueront à améliorer le fonctionnement de la machine sociale en y apportant l'humanité qui lui est nécessaire.
Prenons l'exemple du droit à la vie. Pour des juristes théoriciens déconnectés de la réalité, il s'est agi simplement d'interdire la peine de mort. Mais pour le peuple et des hommes de terrain véritablement défenseurs des droits de l'homme dans ce qu'ils doivent avoir de concret, il devrait s'agir de donner à tout français de droit de manger à sa faim. Si l'on faisait une recherche statistique, je crains bien que le résultat en serait honteux, dans la mesure où il ne serait pas nul (chômeurs en fin de droits et leur famille, personnes âgées, etc…). Et les choses ne peuvent qu' empirer avec la crise. La reconnaissance du droit de tout français de manger à sa faim mettrait à la charge des gouvernants l'obligation d'y satisfaire plutôt que de continuer à être déchargés de cette tâche grâce à un humoriste.
La Révolution française s'est déclenchée parce que le peuple de Paris avait faim. Voilà qui devrait donner à réfléchir.
Une révolution intellectuelle vient de se produire aux Etats Unis pour la conduite de leur politique étrangère qui doit maintenant être “smart”, ce qui pourrait se traduire par “intelligente”.
Il serait temps en France, crise oblige, d'avoir une politique intelligente (smart) en ce qui concerne la protection et la garantie des droits de l'homme dans le pays, au lieu d'affirmer qu'elles existent quand elles n'existent pas.
La France et les Français vont souffrir et leur asséner des contre-vérités n'y changera rien, si ce n'est de déclencher leur colère comme en octobre 1789.