Magazine Culture
C'est Erzébeth qui m'a donné envie de renouer avec Maupassant. Ado, j'ai dévoré nouvelles et romans de cet auteur. Il est vrai que je m'en suis un peu lassée. Mais les retrouvailles ont été radieuses. J'ai retrouvé avec délice cette société bourgeoise du XIXe, leurs dimanches à la campagne, leur soif de réussite.
Lesable et Cachelin sont tous deux employés dans la même administration. Le premier est un jeune homme aux dents longues, qui ne ménage pas son effort pour réussir. Le second est un employé de longue date, qui cherche un bon parti pour sa fille. Il introduit ce Lesable plein de promesses dans sa maison. En effet, il cherche pour sa fille, Cora, un époux stable et travailleur. Cette demoiselle est l'unique héritière de la soeur de Cachelin, Mlle Charlotte, vieille femme avare. L'affaire est rondement menée car Lesable est aussi efficace au travail qu'en relation sociales : la fille lui plait, le million le séduit.
Mlle Charlotte venant à mourir, la petite famille se précipite chez le notaire pour découvrir une condition à ce legs : Cora doit avoir un enfant. Commence alors une période de vexations et de disputes pour les deux époux, troubles qui ne tardent pas à gagner l'ensemble de leur petit monde, de la famille au travail.
Une longue nouvelle ou un court roman à la Bel Ami, avec un héros toutefois moins séduisant et moins malin que ce dernier. Un regard sans concessions sur son époque, sur l'argent qui fait fermer les yeux sur bien des vices.