Note mise en ligne le 24 août, mise à jour le 28
« Tout le monde a pu faire cette expérience : quand on traverse une crise de doute dans la vie, quand tout nous dégoûte, le déjeuner devient une fête. Les aliments remplacent les idées (…). Du paysan le plus rude à l'intellectuel le plus raffiné, l'heure du repas est la liturgie quotidienne du vide spirituel ». Cioran, L'Herne.
Il était donc temps que la TVA des restaurateurs soit enfin appliquée - dans la mesure de l’acceptable - et qu’après s’être entredéchiré, les universités d’été soient l’occasion de se jurer fidélité, d’entrevoir des alliances extraconjugales attisées par l’interdit et l’imminence de prochaines élections.
Festivités à tous les étages. Du NPA à l’UMP en passant par toutes les couleurs de l’arc en ciel du monde associatif et de notre démocratie représentative, avant la rentrée et les grandes manœuvres régionales puis présidentielles, vidons nos greniers, nos querelles, banquetons à la barbe et au nez des prophéties sombres, chantons ensemble l’hymne à la joie et revigorons un enthousiasme civique en berne.
Car la pratique du banquet restant confusément laïque, on lui préfère aujourd’hui celle des fêtes saucissonantes et républicaines, voire celle des universités studieuses. Il se dit qu’on y apprend à réfléchir, à évaluer l’intérêt et la stratégie du parti tout autant que l’avenir de célébrités plus ou moins locales, bénévoles et passionnées par la chose publique.
Pour ce qui est des programmes, c’est du précuit sur-mesure et depuis longtemps imprimé sur set de table, comme les buffets commandés chez Hédiard ou Leclerc qui n'en perdent pas une miette. Ces grands raouts n’ont peut-être jamais été aussi nombreux et leurs participants aussi hilares et détendus. Certains ont déjà eu lieu, d’autres suivront. Ne vous marchez donc pas sur les tongs et si vous êtes invités, ne refusez surtout pas, on risquerait de vous y traîner de force, « au pied de biche ».
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