Fort de son site au panorama époustouflant, de sa cité marquée par tous les sceaux de l'histoire, de sa lumineuse Chartreuse noyée de fraîcheur, Villeneuve-Les-Avignon vit sereinement l'empreinte d'un passé fastueux.
Le Mont Andaon au pied duquel lézarde Villeneuve n'est pas le géant provençal qu'on aperçoit derrière lui. En compensation, sa situation géographique lui a valu quelques appréciables atouts. Et dans les aléas de l'histoire, une bonne situation cela peut vous faire connaître la gloire, voire l'apothéose. Il faut bien le reconnaître, la proximité du Rhône, qui coula jadis à ses pieds, force un peu son destin. Si le fleuve, le Rhône sauvage, est un axe de trafic important, sa vallée est aussi une frontière. A l'époque où s'opposent le Royaume et l'Empire, le Rhône marque la limite du Royaume de France. Aujourd'hui, le Fort Saint André dans l'herbe fauve semble oublier qu'il fut construit dans un but de défense et de domination. Passé son portail gothique, entre les deux tours jumelles tellement rondes, on est saisi par l'espace sauvage et pourtant clos. Peu de présence de vie de garnison, plutôt une réminiscence de vie religieuse, un rien bucolique. Un comédien de renom, avec son accent inimitable, vous dirait : "C'est Enorme !".