Le constructeur chinois de chauffe-eau solaires, Himin Solar Energy Group, espère une croissance de 25% cette année. Les seuls freins du secteur : le coût des matières premières et le manque de soutien gouvernemental.
Entre les chauffe-eau électriques et gaz, les engins solaires se sont faits une place sur le marché urbain pour atteindre une part de 20% des ventes en Chine, indiquait Huang Ming, président de Himin, au Sommet Environnemental Reuters à Washington.
Pékin a promis d’atteindre 15% d’énergie renouvelable sur sa production énergétique totale d’ici 2020 et souhaite tripler sa capacité de production d’eau chaude via le rayonnement solaire.
D’ici 2010, un rapport d’une autorité de planification chinoise, prévoit que le pays bénéficiera de 150 millions de mètres carrés de surface dédiée au solaire, soit 50% de plus qu’aujourd’hui.
Li Junfeng, directeur adjoint de l’Institut de Recherche sur l’Énergie, voit un intérêt certain pour la Chine à promouvoir cette ressource. « En utilisant l’énergie solaire, la Chine pourrait économiser plus de 50 millions de tonnes de charbon d’ici à 2010. »
Huang Ming expliquait à Washington que « le marché est en pleine croissance. Je pense que le gouvernement va mettre à disposition plus de politiques de soutien. »
Le fondateur de la compagnie, un ancien ingénieur du pétrole converti aux énergies renouvelables, indiquait que les actions gouvernementales n’étaient pas encore suffisantes, surtout dans les villes.
Il est compliqué et coûteux d’installer les chauffe-eau sur les hauts immeubles des zones aisées et certains promoteurs sont peu enclins à acheter les tuyaux et réservoirs nécessaires pour des raisons esthétiques, précise Huang Ming.
L’entreprise se rabat sur les hôpitaux, les écoles et les hôtels, qui envisagent rarement le recours au solaire.
Pour l’instant, seules 10% des ventes se font en zone rurale, mais dans cinq ans, cela pourrait grimper jusqu’à 30%.
En effet, « les paysans n’ont pas uniquement besoin d’eau chaude pour eux, mais aussi pour les activités liées à l’élevage », ajoute Huang Ming.
En dépit d’une hausse des ventes, les profits 2007 chez Himin devraient rester stables, en partie à cause du prix croissant de l’acier inox et du cuivre.
Entre 3 000 et 4 000 entreprises de partagent le marché très fragmenté des chauffe-eau solaires car les sommes nécessaires pour démarrer une affaire dans ce secteur sont faibles. En revanche, certains entrepreneurs peu scrupuleux baissent considérablement le coût de leurs matières premières en produisant du matériel de qualité médiocre.
« Le gouvernement devrait mettre l’accent les normes qualitatives et la supervision », selon Huang. Ce dernier s’inquiète des répercussions dues à l’achat de machines de mauvaise qualité.
« Elles tomberont en panne plus facilement et les gens commenceront à dire que l’énergie solaire ce n’est pas bon. »
Les premiers efforts gouvernementaux en matière de promotion du solaire pourraient avoir lieu au village Olympique à Pékin, pendant l’été 2008.
L’agence Xinhua rapportait récemment que 90% de l’eau chaude y serait chauffée par le soleil et que 80 à 90% des réverbères à proximité des infrastructures sportives carbureront de la même façon.