Un observateur ignorant de la chose rugbystique qui aurait mis son nez à la grille du Stade Pierre-Rajon, samedi sur le coup de 17h, se serait sans doute demandé quel trophée avait bien pu remporter le CSBJ. L'envahissement de la pelouse par les supporters, les embrassades des joueurs, pour ne pas parler de larmes, donnaient à la victoire des ciel-et-grenat face à Biarritz des airs de titres.
Si les Berjalliens ont mérité un prix, c'est sans doute celui de la combativité qu'ont mérité les joueurs de Xavier Péméja. Même si, en face, le Biarritz a connu des retards à l'allumage et des ratés dans la carburation en cours de match, le CSBJ a su puiser dans ses ressources morales et le talent de ses joueurs pour remporter une victoire qui signifie bien plus que les quatre points qu'elle ramène dans l'escarcelle du club Isérois.
A l'issue de la rencontre, le capitaine, Julien Frier, et l'ouvreur Benjamin Boyet, ont eu des propos très forts. Le premier pour louer la valeur de son groupe, le second pour fustiger le comportement de ses dirigeants. Où il fut question de l'absence d'attributs virils chez certains...passons.
Pouvait-on douter de la passion des supporters et de la "grinta" d'un effectif pourtant amputé de douze joueurs, dont la licence est toujours retenue par la DNACG ? Ceux-qui se demandaient si le ras-le-bol n'allait pas l'emporter auront vu sur le terrain de Pierre-Rajon qu'il n'en était rien.
Hier, c'était "Pierre Rajeur". Le BO, qui se cherche encore, aurait sans doute pu faire vaciller la combativité adverse avec un peu plus de rigueur et de réussite.
Mais face à ces Berjalliens qui ont mis un point d'honneur à démontrer qu'ils faisaient bien partie de l'élite du rugby Français, il aurait fallu une froide efficacité plutôt qu'un jeu brouillon.
La semaine qui arrive sera déterminante. Sur le plan du jeu, le CSBJ devra confirmer. Plus important, des décisions crucilales, celles des joueurs et des dirigeants, vont conditionner l'avenir immédiat du club.
Pour que la belle victoire de samedi ne soit pas sans lendemain.