Comment redonner vie à une série au concept épuisé et après une saison catastrophique ? Tel est le pari des producteurs de Prison Break à l'aube de la saison 4. Une inquiétude palpable dès les premières minutes du prologue qui voit un "vrai" retour à l'action et qui brasse trois années d'aventures. Les producteurs en ont conscience, leur série va mal. Il faut dire que la saison 3 n'a pas été une sinécure pour le spectateur. Scénarii brouillons et dénués de tout intérêt, on était presque contents de voir la saison s'arrêter à l'issue du 13e épisode - merci, la grève des scénaristes. Pour cette quatrième année, celle de la reconquête du téléspectateur, les scénaristes ont à nouveau décider de rompre avec le concept initial pour bâtir une intrigue autour de la vengeance de Scofield contre le Cartel. Pourquoi pas. Pour garder une once de cohérence par rapport à la "mythologie" de la série, d'autres personnages forts rejoignent le combat de Gueule d'Ange après une pirouette narrative assez maladroite. Voici donc que se forme une équipe d'ex-tolards qui, en collaboration avec un agent fédéral, va essayer de faire tomber une organisation, qui d'ailleurs les veut tous morts.
Principal atout de ce début de saison, et sûrement le fait le plus risible de la saison, le retour de Sarah, décapitée en saison 3, qui revient d'entre les morts comme par magie. Non, Lincoln n'avait pas bien vu la tête ensanglantée dans la boîte. Pourquoi pas... On cumule les invraisemblances. Après tout, c'est le nerf de la série. Revoir Sarah, plus torturée que jamais, apporte une touche féminine qui manquait à la saison précédente. Son couple reformé avec Michael a de quoi contenter les fans même si l'idylle n'est pas parfaite. Et pour cause, ils sont en cavale avec leurs comparses. Les scénaristes opèrent un virage espionnage avec des intrigues où l'équipe Scofield, nommons-les ainsi, doit retrouver des cartes en déjouant des systèmes d'alarmes, en prenant des alias, en infiltrant des entreprises. On se croirait presque dans Mission : Impossible avec ces personnages types, le doué en informatique, l'ingénieur fûté, etc. Pourquoi pas.
Reste que malgré toutes ces bonnes intentions, la série dévoile un côté très artificiel. On ne sait plus vraiment quoi attendre d'elle, d'un point de vue scénaristique du moins. Ses personnages semblent avoir été poussés à leur maximum et l'incursion de nouvelles têtes ne passionne qu'à moitié. On suit les aventures avec un plaisir retrouvé mais un plaisir plus nostalgique que spontanné, si bien que de savoir qu'il ne reste que 19 épisodes n'émeut pas plus que cela.
Prison Break - saison 4
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