Il n’est pas indispensable d’être du bâtiment pour avoir envie de réécrire le livre d’un autre. Cette frénésie nous prend tous, un jour ou l’autre, pour peu que le livre en question nous ait séduit, mais en nous laissant un arrière-goût insatisfait, ce sentiment indéfinissable qui s’interdit de juger l’absolu d’un auteur tout en lui confiant qu’à nos yeux, son oeuvre nous eût paru meilleure si elle avait été autrement tourné. Alors, dans ces accès de mégalomanie, nous nous risquons à lui refaire son livre à notre goût. Mentalement, rassurez-vous, car il faudrait être outrecuidant pour reprendre à la plume le travail d’un autre. C’est précisément ce que je viens de faire avec l’un des romans de la rentrée qui est le plus unanimement loué par la critique, Jan Karski (118 pages, 16,50 euros, Gallimard) de Yannick Haenel.
http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/08/29/eloge-du-cavalier-polonais/