Rachida Dati confrontée à la succession des scandales

Publié le 10 octobre 2007 par Exprimeo
Rachida Dati doit faire face à une succession de scandales qui annoncent des procédures judiciaires très exposées. Une situation qui rappelle le début du premier mandat de J. Chirac et qui avait emporté le Garde des Sceaux de l'époque.
Eads, les financements opaques liés aux comptes du Medef ...: tous ces dossiers portent en eux le divorce entre le pouvoir et l'opinion.
Dans le langage courant, les termes de pouvoir et de responsabilité ont des relations paradoxales. Ces termes sont souvent intimement liés mais aussi parfois opposés. Ils sont liés car, dans les termes du quotidien, un responsable est une personne qui détient une fraction de pouvoir. Et pour autant, dans le même cadre, il est désormais commun de dénoncer qu'une personne détenant du pouvoir ne soit pas responsable.
Ce constat montre que la responsabilité fait référence à deux notions :
* d'une part, la notion de prise en charge du destin d ‘autrui (le pouvoir),
* d'autre part, la notion de comptes qu'il faut rendre en retour de cette prise en charge.
Sous ces deux volets, la notion de responsabilité paraît connaître une évolution restrictive ces dernières années.
En ce qui concerne la responsabilité au sens de comptes à rendre en contrepartie de l'exercice d'un pouvoir, les procédures sont empreintes d'une très faible efficacité.
En dehors de sanctions électorales globales, la responsabilité politique parait inexistante. C'est ce volet qui emporte toutes les autres considérations et ouvre la voie à un constat d'irresponsabilité qui est particulièrement préjudiciable.
Dans ce contexte, il est certain que la Garde des Sceaux sera très exposée et toute tentative d'apaisement sera perçue comme "une complicité d'élites".
Péguy déclarait " tout est politique aux politiciens, tout est morale aux honnêtes gens ". Ce sentiment d'irresponsabilité a conduit à découpler politique et morale. C'était la première étape vers une progressive aversion contre la politique : trop de déceptions, trop de contradictions, trop de méfiances.
C'est contre cette évolution là qu'il faut lutter. Il est donc indispensable de renforcer les liens entre l'exercice de tout pouvoir et l'existence d'une responsabilité.