C'est arrivé tel qu'on l'avait pressenti, dans la monotonie de ce jour gris. Dans la cour des herbes et des fleurs de mon habitation modeste, la société des loisirs a combattu férocement la logique infernale de la réalité.
En répandant ses dernières humeurs sur les ornements de la vie naturelle, la SDL vaincue, a abandonné les armes aux pieds de la force tranquille de l'équilibre. En retrouvant son cours habituel, celui qui vient avec le ressac des saisons, avec le jour qui décline, je délaisse à la suite de cette société de démesure, dans mon corps et dans mon esprit, toutes les tensions des égarements de l'été.
J'annonce le décès de la société des loisirs, celle qui ferme les yeux sans peur et sans culpabilité, dans la fraîcheur de la sensualité qu'elle adore.
Je suis une pierre désormais, mais une pierre humide couverte de lichen au parfum tranquille, à l'ombre d'une forêt magique et endormie. À qui voudra s'y poser, à qui voudra prendre la peine d'écouter son murmure, je donnerai mon souffle, comme une révélation paisible que la vie, malgré tout le sang qu'on verse dans son jardin, continue de vrombir dans sa poésie toujours nouvelle.
La roue, Jean-Paul Riopelle
Il y a aura dans les jours à venir tant d'onguents de bonheur...
Cette oeuvre de verre,
montant jusqu'au ciel,
qui colore les rais qui passent dans mon sanctuaire
elle s'assemble pièce par pièce.
Bientôt, on en verra le lustre sidéral, la scandaleuse beauté.
J'ai toute la patience qu'il me faut,
je dors dans l'humus, avec le roucoulement des oiseaux.