Neuf secondes et cinquante-huit centièmes. 9"58. Fabuleux.
Usain Bolt a atteint une vitesse maximale de 44,72 km/h sur la piste
bleue. L'auditeur-lecteur, surtout l'obèse, en reste tout abasourdi.
Mais sait-on toujours de quoi on parle? De quoi on nous parle
et dans quelle intention.
C'est énorme 44 km/h et des poussières, présenté comme ça.
Mais en courant le même 100 mètres en 9"70 ou 10" on atteint toujours
grosso modo, en pointe, les 44 km/h. Et oui!
Tiens, pour dégonfler la perf de Bolt sans rien retirer de sa
valeur, mettez vos bras devant vous chers lecteur et lectrice. Vous
les écartez doucement et quand vos mains sont à 70 centimètres l'une
de l'autre vous avez l'écart (sauf erreur de ma part) entre Jesse
Owens, victorieux à Berlin aux JO de 1936 (en 10"30), et le sympa
jamaïcain des derniers championnats du monde. Avouez que ce n'est pas
impressionnant impressionnant, sans parler de l'amélioration en
soixante-treize ans de la diététique, des semelles et du revêtement de
la piste.
Et l'on se dit que si on a gagné soixante-dix centimètres on
peut en gagner 1, 2 ou 5 de plus. Prenez vos deux index, éloignez-les
l'un de l'autre de 1, 2 ou 5 centimètres... Avouez que c'est trois
fois rien.
Le grincheux