La médiatisation des hommes politiques, et notamment de leur vie privée, fait de plus en plus parler dans les divers médias. Hommes politiques, journalistes, citoyens/spectateurs et scientifiques témoignent de cette évolution médiatique de la communication politique. Jean-Marc Ferry avance le fait que l’espace public est scindé en deux espaces : l’espace public social et l’espace public politique.
Dans l’espace public social, voué à une approche critique, des thèmes de discussion jusqu’alors privés ont surgi sur la scène publique et ont eu progressivement droit de cité. Depuis, l’emprise généralisée de la communication a entraîné l’apparition d’un nouveau dispositif où l’intimité professionnelle, familiale et conjugale est exhibée sur une scène publique médiatique. Cet auteur montre ainsi que l’espace public politique vit un déplacement du règne de la critique à un règne de l’opinion. Elle – l’opinion – est, d’après Jean-Pierre Beaudouin, cependant rarement unanime.
En effet, la partie minoritaire se plaindra souvent de l’aveuglement de l’opinion considérée comme faisant le mauvais choix, alors que l’autre partie se félicitera de la sagesse de l’opinion. L’opinion n’est ainsi pas forcément publique, elle représente avant tout un groupe de personnes qui se sent concerné par un projet, une demande, un ordre, un fait quelconque et qui se fait un avis à ce sujet. La valeur du
dirigeant, toujours d’après Jean-Pierre Beaudouin, est donc le fruit du jugement d’un tiers. La construction de l’opinion (et donc sa déconstruction par opposition) va donc être au final la résultante du contraste entre l’image du leader (son discours, ses postures…) et la réception que va se faire un groupe d’individus dans un contexte donné avec comme résultante la confiance accordée.
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