Les Australiens sont face à un gros dilemme, soit ils gagnent, rassurent les supporters et prennent conscience du potentiel de leurs jeunes espoirs, soit ils s’inclinent et entrent dans une crise sans précédent. En plus d’un effectif plutôt limité, les Wallabies doivent faire face aux blessures de deux cadres de l’équipe, Nathan Sharpe le leader en touche, et Berrick Barnes le « capitaine » des arrières. Déjà victimes de grosses carences en mêlée et conquête, la touche et le jeu au pied viennent s’ajouter à la liste. Mais plutôt que de blâmer un scénario catastrophe, Robbie Deans préfère positiver et envisage l’avenir sereinement.
Des choix de plus en plus contestés
Luke Burgess
L’aura immense de Robbie Deans au début de son mandat est en train de diminuer rapidement. Dans quelques temps les plus patriotes vont demander pourquoi un kiwi est venu entraîner à prix d’or leur équipe pour obtenir de tels résultats. Si sa volonté de lancer de jeunes joueurs ne sera jamais remise en cause, certains de ses choix sont tout de même âprement discutés. Le premier concerne Kurtley Beale, le jeune ouvreur de Sydney. Malgré l’avalanche de blessures et de méformes chez les ¾ centres, Beale ne figure toujours pas sur la feuille de match. Alors que O’Connor du haut de ses 18 ans est titularisé, le jeune aborigène est encore trop jeune et doit « apprendre ». Il aura peut être enfin sa chance une fois que Cross et Ashley Cooper auront montré les limites de leur talent. Idem du côté des talonneurs. Polota-Nau est toujours sur le banc alors que Stephen Moore ne convainc pas depuis 2007. Personne ne remet en cause les qualités physiques et techniques du jeune talonneur, sauf Deans qui le trouve encore un peu tendre. Enfin Mark Chisholm, intronisé remplaçant de Nathan Sharpe devant un Dean Mumm médusé, est censé apporté beaucoup à l’alignement, ainsi que physiquement dans le pack grâce à son physique plus proche du body builder que du rugbyman. Pas sur que Matfield et Botha fassent des cauchemars. Enfin la mise sur le banc d’Al Baxter est très étonnante compte tenu du vivier limité de piliers sur l’île contient. Alors que Luke Burgess est de plus en plus décrié pour sa qualité de passe en mêlée et que sa majesté Giteau déçoit en 10, l’Australie est au pied du mur et doit se refaire. Un exploit face aux champions du monde au Subiaco Oval de Perth serait le bienvenu.
A l’Ouest tout va bien
Schalk Burger
Du côté Sud-Africain, les problèmes sont des problèmes de riche. La polémique concerne la non-titularisation de Schalk Burger. Je pense que toutes les sélections nationales aimeraient avoir le luxe de pouvoir compter ce joueur sur le banc. Mais depuis sa suspension suite à une fourchette sur l’Irlandais Luke Fitzgerald, le flanker des Cheetahs Heinrich Brussow s’est imposé au poste et c’est désormais Juan Smith qui est sur la sellette, rien que ça. Le seul choix un peu discutable du sélectionneur saffie est la titularisation au poste d’arrière de Juan Pienaar. Essentiellement utilisé en demi de mêlée ou d’ouverture avec les Sharks, il va évoluer à un poste qui n’est pas le sien, en lieu et place du pourtant talentueux François Steyn. En pleine polémique dans le sud concernant l’usage abusif du jeu au pied par les Springboks, Peter De Villiers, jamais avare en ce qui concerne l’entretien des controverses souhaite certainement inonder les Australiens de chandelles et ainsi faire taire à sa manière les discours de pleureuses de Graham Henry et Robbie Deans.
Les XV de départ
AFSUD – Pienaar ; Pietersen, Fourie, De Villiers, Habana, (o) M. Steyn, (m) Du Preez, Smith, Spies, Brüssow ; Matfield, Botha ; Smit (cap.), B. Du Plessis, Mtawarira.
Remplaçants: Ralepelle, J. Du Plessis, Bekker, Burger, Januarie, Jacobs, F. Steyn.
AUST – O’Connor ; Turner, Cross, Ashley Cooper, Hynes, (o) Giteau, (m) Burgess ; Smith (cap), Brown, Elsom ; Chisholm, Horwill ; Alexander, Moore, Robinson.
Remplaçants: Polota Nau, Baxter, Mumm, Pocock, Genia, Cooper, Mitchell.