Yabo : le futur concurrent de Meetic ?

Publié le 10 octobre 2007 par Marianne Dekeyser @IDKIPARL
Qu'est-ce qui pourrait freiner Meetic dans sa course à la croissance ? A priori rien, ni personne. Les célibataires (ou se considérant comme tels) n'ont de cesse que de trouver l'âme soeur.
Mais, sur Internet comme ailleurs, l'alchimie parfaite entre deux personnes est, de fait, difficile à trouver. Résultat : les gens passent davantage de temps à chercher sans obtenir le moindre rendez-vous. Dixit Marc Simoncini (PDG de Meetic) "En un an, la durée moyenne de l'abonnement est passée de 5 à 6,5 mois, preuve de l'attrait du site. "
Néanmoins, les abonnés sont logiquement amenés à se désabonner un jour : "Chaque mois, 15 % des " clients " de Meetic quittent le site. " Huit fois sur dix, parce que la personne a fait une rencontre ", souligne Marc Simoncini.
Que s'est-il passé pour les 2 personnes sur 10 qui se sont désabonnées ? Elles n'ont pas trouvé !

Pour elles, la solution pourrait s'appeler YABO. Il s'agit d'un petit robot chien-chat (un peu inspiré du lapin Nabaztag).
Que fait-il ? Il est tout simplement aux petits soins pour vous : il vous accueille chaleureusement quand vous rentrer chez vous, il règle tous les appareils électriques et ménagers (chauffage etc...) et surtout il exprime des émotions en bougeant la tête ou en changeant de couleur.
Les premières idées qui viennent à l'esprit : "c'est moins ludique"...oui mais avec des fonctions un peu améliorées pourquoi pas ? "c'est encore difficilement imaginable d'avoir un robot chez soi comme compagnon"...oui mais dans 5 ou 10 ans, pourquoi pas ? Ca a le mérite de répondre concrètement au besoin recherché : ne plus être seul. Et demain, il n'y a pas que les célibataires qui n'auront plus envie d'être seuls, mais peut-être aussi les personnes âgées.
Pourquoi Yabo et Meetic m'intéressent-il tant ? Parce qu'ils illustrent les réactions classiques que peut avoir une entreprise, surtout quand elle est leader, par rapport à l'évolution de ces marchés.
L'entreprise se concentre toujours sur ses concurrents directs (Pour Meetic, il s'agit de Match). Or toutes les nouvelles configuration de marché proviennent toujours : de signaux faibles non détectés, de petites structures qui n'agissent pas sur le marché direct. Quelques exemples ?
  • Dyson n'était pas un intervenant sur le marché des aspirateurs mais un ingénieur.
  • Apple n'était pas un fabricant de téléphones portables.
  • Le concept "Starbucks" est vraiment né quand Howard Schultz, un ancien cadre de chez Xerox, a rejoint l'entreprise. Mac Donald's avait-il vu cette concurrence arriver ? Aujourd'hui, le fabricant de burgers adapte ses magasins pour recréer l'expérience de consommation que Starbucks a créé.
  • Microsoft et son petit système d'exploitation en 1975. Comment envisager que cette société, fournisseur, devienne un des acteurs majeurs de l'informatique puis du multimedia (MSN, Encarta, XBox et Zune) etc, etc...

"Traire la vache" de son business c'est logique et même fortement recommandé, mais garder un oeil sur les signaux faibles émergents alentours et les recouper, c'est également indispensable pour ne pas se laisser démodé.

Source : La Tribune du 1/03/07 : Meetic, un phénomène de société (Archives).
Source : Core77.