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F1 : Spa-Francorchamps, le tonneau des Danaïdes

Publié le 28 août 2009 par François Collette

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Ce week-end, c’est le Grand Prix de Belgique de F1. Tout le monde sait ça tant on nous bassine de F1 – comme de foot – dans les médias. Mais à quel prix et … pour qui ? 

Sachez tout d’abord que « Grand Prix de Belgique » est devenu une appellation incontrôlée puisque cette compétition planétaire est depuis plusieurs années à charge exclusive du contribuable wallon. Le prétendu « plus beau circuit du monde », situé sur les hauteurs de mon Ardenne natale, est en effet la chose – je n’ose dire le jouet – du gouvernement régional wallon, tous partis confondus sauf Ecolo qui participe pour la première fois au pouvoir régional. Les deux (ou trois, peut-être quatre, je m’y perds) sociétés publiques constituées pour gérer la chose furent évidemment une aubaine pour caser une armada de petits zamis, parfois en rupture de mandat politique.  

Derrière tout cet étalage bling bling et médiatique de la F1, le pauvre circuit se trouve bien dépouillé : les deux derniers GP se sont soldés par des déficits de 2,3 millions d’euros en 2007 et de 3,8 millions d’euros en 2008, soit un total de 6,1 millions. Par pudeur, on ne parle plus des précédents. Celui de 2009 n’échappera pas à la bérézina financière puisque les 70.000 tickets nécessaires à l’équilibre financier ne seront pas vendus. Il y a quelques jours, on atteignait péniblement les 46.000 dont quelques milliers ne sont dus qu’à l’annonce un peu trop hâtive du retour de Monsieur Schumacher. En 2007, le GP avait attiré 66.000 spectateurs et en 2008, ils ne furent plus que 52.000. La défection du public se poursuit, à l’instar de la plupart des autres Grands Prix en Europe.  

Quand on voit l’ampleur et le coût faramineux des investissements qui ont été réalisés sur ce circuit pour atteindre les exigences de la FIA, d’une part, et certains caprices de star de Bernie Ecclestone d’autre part, il y a de quoi se poser cette question fondamentale : est-ce bien raisonnable ? Le gouvernement wallon ne risque pas de se défausser (sauf, peut-être, sous la pression d’Ecolo), lui qui de tout temps à plaidé sa cause avec des arguments spécieux tels que les « importantes retombées » pour l’économie locale et régionale (jamais chiffrées de façon scientifique) ainsi qu’avec des promesses de rentabilisation du site qui n’ont jamais été réalisées et qui ne le seront jamais.  

Il y a tout de même une bonne nouvelle pour arrêter l’hémorragie : Ecclestone, sous la pression allemande, envisage de ne plus organiser le GP de Spa-Francorchamps qu’une année sur deux, en alternance avec le Nürburgring qui alterne actuellement avec Hockenheim. Grand bémol : pas avant 2013 car le juteux contrat de Monsieur Bernie avec les pigeons de la Région Wallonne court jusqu’en 2012.  

Voilà où nous en sommes au pays de l’indigence politique. Il y a aussi et malheureusement un autre triste bilan dont il faudrait parler car il concerne tous les GP de la planète : le coût environnemental. Un jeune chercheur universitaire belge a tenté d’y voir clair. A lire ICI.

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