a pandémie grippale a un site : http://www.pandemie-grippale.gouv.fr/. « Stop au virus de la grippe !! ». Le message vient de la radio, avec quelques gestes simples pour éviter la transmission, genre se laver les mains après avoir mangé, chié, etc. ou éviter de cracher à la gueule des enfants. Bref, l’épidémie d’hygiénisme de la fin du XIXème siècle refait surface aujourd’hui. Rappelez-vous lorsque vous n’étiez pas né : cette religion laïque prônait l’abstinence sexuelle et alcoolique, la propreté et l’hygiène. Et c’était cette nouvelle religion, la science, qui allait nous apporter tous ses bienfaits, au tournant du siècle, quand la religion catholique en France se retirait doucement des instances éducatives et politiques, mais gardait des ancres solides dans le tissu social grâce à la morale.
La question du jour : est-ce que l’histoire se répète ? Est-ce qu’il existe, derrière cette médiation sans précédent d’habitudes d’hygiène, un courant sociétal visant à rétablir les bonnes moeurs et la morale, dont l’église était le garant il n’y a pas encore si longtemps ?
La situation actuelle en France
Pour rappel, à ce jour, on compte deux morts de la grippe dite H1N1 ou A en métropole. dans les DOM, l’épidémie semble être beaucoup plus développée (le nombre de cas/1000 hab étant beaucoup plus élevé), au vu des informations délivrées sur le dit site, mais en même temps, le nombre de décès est nul. Ou bien la médecine est beaucoup plus efficace en Guyane, Martinique, Réunion, ou bien certains cas ne sont pas recensés surtout en Guyane ou le niveau médical est beaucoup plus faible. Huit cas de décès dont la cause est le virus ont été recensés en Nouvelle Calédonie et Polynésie Française.
Ces états de fait montrent deux choses :
- Le nombre de cas de décès (et si on regarde les chiffres du bulletin du 26 août 2009, des cas avérés de grippe A, graves ou non) est finalement très faible.
- Le nombre de cas recensé dans l’ensemble des DOM-TOM-POM-COM est beaucoup plus élevé, et peut également conduire à la mort plus facilement.
On a tendance à croire que c’est parce les habitants ont plus chaud, or, apparemment, les cas mortels apparaissent en hiver (c’est le cas pour la Nouvelle Calédonie ou la Polynésie Française). Mais la situation médico-sociale doit également à voir là dedans, qui a des amis ayant vécu en Martinique, Guyane (!!!), Nouvelle Calédonie, ou qui y a vécu, sait que la médecine n’est pas aussi confortable qu’en métropole. Et nous, les métros, on nous réserve en général des traitements de faveur !!!
La situation est rendue plus complexe par le fait ces terres d’outre-mer soit sont des iles, soit possèdent de grandes frontières non gardées. Ce sont des terres d’immigration et, selon les mêmes sources, le nombre de cas importés est très important. À titre d’exemple, en Guyane, « Depuis 28 cas biologiquement confirmés ont
été signalés dont 15 importés (Etats-Unis, Guadeloupe, Surinam, Brésil), 11 acquis localement et 3 en cours d’investigation. ». Le cas est différent pour chaque DOM-TOM-COM-POM, mais grossièrement, on se retrouve confronté aux mêmes problématiques.
Une peur internationale ?
Notre peur métropolitaine semble donc bien futile : notre situation médicale (et un monitoring de l’épidémie manifestement bien implanté), notre niveau de santé assez bon en général, nous permettent de penser qu’en fait, nous ne risquons pas grand chose. Dans le monde, la situation est finalement bien pire mais, même là, pas si pire que ça, comme l’atteste la carte de la situation mondiale. Ainsi, nous avons peur d’une épidémie qui avance certes, mais qui n’est pas à l’ampleur de ce qu’on en attendait. J’ajouterais même que bon nombre de personnes pensent que c’est du pipeau. À force de crier au loup, personne ne croit plus à rien.Et pourtant, il y a de bonnes raisons de croire qu’une épidémie d’ampleur soit possible. Chauffages soufflés dans les entreprises propulsent ces chers petits virus de poste à poste, pour peu qu’une personne éternue, et c’est l’ensemble des bureaux qui est contaminé. Un mouchoir qui tombe à terre dans le métro, et ce sont cinq entreprises qui sont handicapées, pour faute de personnel. Un foyer d’infection dans une école, et le virus se propage de famille en famille, en passant par les enfants. Et ainsi de suite (et pourquoi cette grippe ne deviendrait-elle pas une infection nosocomiale, tant qu’on y est) … Même si la grippe est bien monitorée, même si finalement elle n’est pas très dangereuse (ce serait peut être la multi infection avec la grippe dite saisonnière qui le serait), le problème serait que les entreprises seraient handicapées de tous ces salariés ne pouvant venir.
Alors, non, ce n’est manifetement pas une infection bien importante, mais elle handicaperait bon nombre de fonctionnement sociétaux, basés sur le tertiaire. Ce serait les entreprises qui trinqueraient.
Le prochain billet parlera du niveau de langage de cette campagen, et de ce qu’elle tente de dire, pour mieux répondre à la question : sommes nous redevenus hygiénistes ?