A moins d’un mois du sommet du G 20 à Pittsburgh, la limitation des bonus des traders est devenue un abcès de fixation à Paris, Londres et Berlin. Dans les trois capitales européennes, les autorités financières ont annoncé des mesures mais, dans les trois pays, les acteurs financiers ont aussitôt mis en garde les autorités politiques contre le risque de fuite des cerveaux en cas de réglementation trop contraignante. Sur quelles bases ?
Les banquiers français ont été reçus à l’Elysée pour la 7ème fois de l’année, le 25 août 2009. Le président de la République a expliqué qu’il souhaitait que le prochain G 20 adopte des règles d’encadrement des bonus des traders et qu’il espérait que la France, la Grande Bretagne et l’Allemagne puissent adopter une position commune sur ce sujet. L’annonce, début août, du provisionnement par le groupe BNP Paribas d’un milliard d’euros pour rémunérer ses traders, en 2010, a mis le feu aux poudres, provoquant de violentes réactions syndicales en interne et une levée de boucliers dans l’opinion publique et la classe politique. A la sortie de l’Elysée, son directeur général a annoncé l’étalement du versement des bonus et divisé par deux l’enveloppe prévue pour 2010. Concrètement 500 millions d’euros ont été provisionnés pour rémunérer les 17 000 salariés de la banque d’investissement. Le versement de l’autre partie sera étalé sur les deux années suivantes et conditionné aux résultats de la banque. Ils ne seront versés que si la banque fait des bénéfices.