C’est entendu, il y aura théoriquement des primaires ouvertes mais les modalités et les conditions sont loin d’être acquises et on peut parier qu’il faudra attendre encore de longs mois pour en connaître les modalités exactes… Histoire de noyer le bébé ?
Tous les prétendants virtuels ont désormais accepté cette idée sauf Un et ce n’est pas le moindre d’entre eux puisqu’il s’agit de Dominique Strauss-Kahn, le patron du Board comme on dit aussi.
Récemment encore, il disait clairement son aversion à toute méthode démocratique pour la désignation du candidat socialiste en vue des présidentielles de 2012. Pour rappel, il convient de se remémorer les propos du président du FMI : « Si l'on me demande de quitter Washington pour devenir président, je prends ; si c'est pour être investi par le PS, je viens aussi ; mais si c'est pour disputer une primaire, non merci, j'ai déjà donné.» (Source Le point -11 juin 2009-).
Dans ces conditions, on peut se demander si cette question des primaires judicieusement tranchée dans le plus grand flou à quelques heures de l’université d’été du PS, ne permet pas à l’ombre de DSK de planer sur La Rochelle tout au long du week-end.
D’autant plus que ses amis disposent d’arguments imparables… les derniers sondages comme celui commandé par le Nouvel Observateur, un modèle du genre.
En effet outre qu’on est en droit de s’interroger sur la partialité de cet hebdomadaire dirigé par un ami de « gauche » de Nicolas Sarkozy, une lecture attentive de ce sondage révèle de jolies surprises. Si, le titre ne souffrait d’aucune discussion genre « DSK, le préféré des Français pour le PS en 2012 », cette bien belle consécration montre également qu’il est avant tout le préféré de l’électorat UMPiste (58%). Dans ces conditions, on peut se demander si le panel observé est représentatif de quelque chose.
Nul besoin de revenir par ailleurs sur ces mêmes instituts « sondagiers » qui donnaient une victoire écrasante de Bertrand Delanoë au congrès du PS de novembre dernier.
Au fond, personne n’est dupe, La Rochelle sera bel et bien un théâtre d’ombres avec comme unique perspective QUI ?
Certains auront beau jeu de venir parler de projet, de programme… ceux sont les mêmes qui ont définitivement validé la présidentialisation définitive (en l’état) de la Vème République bien avant Nicolas Sarkozy avec l’inversion de calendrier (législatives après les présidentielles).
Qu’on s’en félicite, qu’on le regrette (j’en suis), la personnalisation du scrutin prime sur tout le reste.
Cette grand messe socialiste a-t-elle au final encore un intérêt, tout candidat socialiste ou pas devra de toute évidence compter avec d’autres si il veut l’emporter en 2012 face au Président sortant.
Dans cette optique, plus qu’un programme (dont on sait comment il finit en général une fois au pouvoir), l’opposition républicaine a besoin d’un cadre, d’une plateforme respectant les sensibilités de chacun.
Pour l’heure, c’est le plus important et tous doivent faire un pas dans cette direction parallèlement à la mise en place des primaires.
Nicolas Sarkozy veut étouffer la démocratie… aux oppositions de la faire revivre sans exclusive, sans
diktat et d'en donner les moyens. On aura le temps pour décerner les brevets de vraie gauche...