Les histoires fondatrices d’entreprises sont bien connues, entre mythes plus ou moins fantaisistes et vraies histoires. Mais il y a aussi votre histoire fondatrice, personnelle, qui, si elle concerne réellement un vrai fondement, peut s’avérer très constructive, personnellement et dans une relation avec un auditoire.
Illustration par une histoire et ses conclusions.
Connaissez-vous l’histoire de l’homme aux rats ? L’homme aux rats, de son vrai nom Ernst Lanzer (peu importe ici l’origine de ce nom : l’homme aux rats) était un patient de Sigmund Freud. C’était un militaire qui avait commandé une marchandise par correspondance, et lorsqu’elle était arrivée, c’était l’un de ses supérieurs qui l’avait réceptionnée, et avait payé le transporteur en son absence.
Par la suite, Lanzer sera obsédé par l’idée de rembourser un autre que celui qui avait avancé cet argent ! En rêve, il imagine des tactiques pour rembourser cette dette imaginaire à quelqu’un qui ne lui demande rien, en étant persuadé que s’il n’y parvient pas, son propre père subirait les pires tourments dans le royaume des morts.
Freud découvre au cours de l’analyse, que le père en question était de son vivant réellement endetté, financièrement et de manière symbolique, puisqu’il avait renoncé à la jeune fille pauvre qu’il aimait, sous la pression familiale (une dette d’honneur et d’amour propre).
Lanzer essayait donc d’apurer les vraies dettes de son père de manière fantasmée, tout en n’osant pas lui-même aborder la femme qu’il aimait.
Lanzer mourra finalement sur les champs de bataille de la première guerre mondiale, il se serait laissé tuer pour ne pas assumer la culpabilité liée à ces dettes fantasmées.
Qu’est-ce que cela nous raconte ?
Que nous naissons tous avec une dette envers ceux qui nous précèdent. C’est une dette qui touche à la vie, donc à vie. La question fondamentale, l’histoire fondatrice : comment rembourser cette dette ? Laisser le hasard faire les choses n’est pas une solution, du moins pas une solution avouable lorsqu’on raconte sa propre histoire à un auditoire.
S’acquitter de cette dette, ce peut être par contre le fait d’être acteur de sa vie, tout en s’appropriant (dans le sens d’absorber, d’intégrer) l’héritage symbolique (et non matériel) de ses ancêtres.
Et de ce fait, raconter comment on s’y prend pour arriver à mener cela est tout à fait pertinent à la fois pour l'auditeur, et personnellement en guise de travail sur soi.