Le débat semble se polariser au PS, sur le problème des primaires parées, par ses partisans, de toutes les vertus. Elle permettraient de résoudre le problème, qu’ils jugent primordial, du leadership (ce qui prouve déjà une vision caporalisée du PS). Le candidat désigné par des primaires ouvertes définirait donc automatiquement les alliances, autre pomme de discorde actuelle et, tout naturellement, les socialistes adopteraient le programme du candidat désigné, ce qui résoudrait le problème du “projet”. Seule M. Aubry semble décidée à les lier au problème, à mon avis plus fondamental, du cumul des mandats, seul moyen de bloquer le maintien du système actuel.
Posée théoriquement, l’hypothèse peut sembler séduisante. Elle offre en outre l’intérêt d’occuper les médias pendant les quelques mois que durerait l’opération. Ceci dit, dans une telle opération où le principal souci des demandeurs n’est pas forcément lié à l’expression démocratique, le diable se nichant dans les détails, les sources de conflit ne vont pas manquer sur les modalités concrètes.
Car ne nous y trompons pas, ce sont surtout les candidats déclarés qui veulent des primaires ou non, ouvertes ou non, ce sont eux qui ont trouvé le nouveau Viagra censé rendre au PS sa vigueur d’antan. Ce sont les mêmes qui ont conduit le PS à cet état d’assèchement qui proposent maintenant ce nouvel élixir menant à la résurrection. Le processus qui mène à ces primaires ressemble avant tout à un effort désespéré de sauvetage de l’appareil.
Reste qu’au delà de l’échec de cette procédure chez nos voisins de la gauche italienne, l’ouverture annoncée des primaires risque fort de se rétrécir comme peau de chagrin au fur et à mesure que les partenaires sollicités vont se rendre compte qu’il ne s’agit là que de restaurer l’hégémonie chancelante du PS sur la gauche (car ils n’auraient que très peu de chances d’être désignés dans une organisation confiée à un PS où la sincérité des votes, dans un certain nombre de fédérations, est largement sujette à caution). Sans parler du NPA, les Verts (lire les conditions qu’y met D. Cohn-Bendit) ou le Front de Gauche (comme l’a expliqué JL Mélanchon), pour ne citer qu’eux, n’accueillent pas avec enthousiasme ce qui constituerait pour eux un suicide politique, tant il est vrai que l’absence aux Présidentielles y équivaut.
Ces primaires ouvertes, si elles se faisaient, transformeraient sans coup férir le PS en Parti Démocrate US, simple machine électorale d’organisation des primaires, au service du candidat qui amènerait le plus d’argent, de contacts avec les médias, de militants et le programme le plus séduisant en fonction de l’air du temps, c’est à dire le mieux à même de faire le Spectacle. Les courants n’étant plus alors (ce qu’ils sont déjà en partie) que des écuries présidentielles et chaque fédération, à la botte de son baron (ce qui existe déjà dans un certain nombre de fédérations), en arrivera, comme c’est déjà le cas dans les Bouches du Rhône, à payer ses colleurs d’affiches et ses distributeurs de tracts.
Enfin, sans être nostalgique, je ne ferais pas l’affront à ceux qui, de temps à autre la chantent encore, de leur rappeler un couplet de l’Internationale qui dit notamment: “Il n’est pas de sauveur suprême, …”…
- Après le pouvoir d’achat, le “travailler plus pour gagner plus” et la sécurité, les promesses sarkoziennes sur les bonus… AgoraVox.
- Tueurs à gages officiels. Le Monde.
- Le gouvernement repousse l’examen des niches fiscales (70 milliards d’€). Le Post. La clientèle sarkozienne n’en veut pas.
- Logement étudiant: “A peine un tiers des boursiers et seulement 7 % des étudiants peuvent être logés dans le parc public”. Le Monde.
- Mali, le difficile accouchement du nouveau code de la famille. Nombreux liens chez Olivier.
- Les dirigeants du PS vus par la presse politique. Puzzle socialiste. A noter, pour le “Melon d’or”, le trio de tête: Moscovici, Valls, Peillon. Pour le “Retournement de veste”, Peillon, encore lui, talonne Montebourg.
- Régionales, le cas “Frêche”. Le Monde.