Tel pourrait être le slogan d’un système de retraite complémentaire proposé en Allemagne par la société AID distribuant les produits de l’assureur du Liechtenstein Quantum Leben.
Cette assurance promet de meilleurs rendements aux assurés en mauvaise santé.
Ainsi, un homme de 60 ans, qui fume 30 cigarettes par jour pourra toucher une retraite complémentaire supérieure de 15% à celle d’un non-fumeur, en versant le même capital au départ.
Plutôt que de favoriser les assurés en bonne santé, comme le voudrait le bon sens, la démarche se base sur une logique commerciale implacable.
Chaque assuré paye, en approchant de l’âge de la retraite, une somme fixe. Il est par la suite assuré de toucher chaque mois une retraite complémentaire une fois finie sa vie active. Or si cet assuré fume beaucoup, son espérance de vie est moindre, et l’assureur peut se permettre de lui verser de meilleurs rendements mensuels, mais pendant moins longtemps.
Sans le moindre cynisme, l’assureur reconnaît qu’il “y a un risque que l’assuré vive plus longtemps que prévu”, par exemple s’il opte pour un mode de vie plus sain une fois à la retraite. Dans ce cas, la société se tourne vers un réassureur, soit un “assureur pour assureur”.
Autre précaution prise par Quantum Leben: il ne suffit pas pour profiter de son offre de se déclarer fumeur. Il faut aussi se soumettre à un test médical de recherche de “cotinine”, une substance chimique produite par le corps à partir de la nicotine, qui confirme le tabagisme et permet d’apprécier la dépendance.
“Les mentalités changent. La sécurité n’est plus le seul critère, la rentabilité est aussi prise en compte”, se défend l’assureur d’être un “prosélyte” des comportements à risque.
Dans un contexte de vieillissement de la population en Europe, les Etats subventionnent et encouragent de plus en plus le recours à des systèmes de retraite complémentaire.
Ces nouvelles assurances, qui peuvent apparaître comme pénalisantes pour les futurs retraités au mode de vie sain, doivent aussi essuyer de vigoureuses critiques.
“Cela détruit le principe de solidarité entre assurés”, juge ainsi Lars Gatschke, de l’association de consommateurs Verbraucherzentrale et cité par le Financial Times Deutschland.
Fumer plus pour gagner plus…
ou une nouvelle façon de titriser l’humain.
Encore une belle illustration du peu de cas que font les financiers de la santé publique.