Les premiers cas dans le monde dus à un nouveau virus A(H1N1) ont été officiellement confirmés par l’OMS le 24 avril 2009. Depuis le 11 Juin 2009, la pandémie est là : l’OMS a relevé le niveau d’alerte pandémique du niveau 5 au niveau 6. La France maintient le niveau 5A car les cas de grippe A(H1N1) sur le territoire sont actuellement de sévérité moyenne.
Je vous propose ici une petite synthèse des informations disponible en cette veille de rentrée.
Au 21 juillet 2009, la France métropolitaine compte 574 cas confirmés de grippe A(H1N1). Au niveau mondial, au 21 juillet, 139 800 cas sont recensés, dont 806 décès.
Depuis le début de l’épidémie en France métropolitaine (cliquez ici pour suivre l’évolution en France semaine après semaine)
2 décès de malades porteurs du virus A (H1N1) 2009 ;
118 épisodes de cas groupés ;
11 cas graves.
Et les autres grippes me direz vous ?
La grippe aviaire ne fait plus la une de l’actualité mais elle toujours présente dans certains pays. Extrêmement pathogène (60% de mortalité), elle est heureusement très faiblement transmissible à l’homme.
La grippe saisonnière est une infection respiratoire aiguë virale. Les virus responsables se multiplient dans les voies respiratoires. La grippe atteint entre 2 et 7 millions de Français chaque année en période hivernale (de novembre à avril). Selon l’INVS, sa mortalité est évaluée à environ 4 000 à 6 000 décès chaque année.
La grippe H1N1 se développe néanmoins car elle est très contagieuse tout en étant pas trop virulente si on regarde les chiffres de mortalité par rapport au nombre de malades.
Comment peut-on attraper la grippe A(H1N1) ?
La grippe A(H1N1) est une infection respiratoire aiguë due à un virus grippal recombinant, d’origine porcine. Actuellement, la contamination est interhumaine.
Le virus se transmet par voie aérienne :
- de manière directe par la toux, les éternuements et les postillons ;
- de manière indirecte par les mains, les objets touchés par une personne malade…
Quels sont les signes de la grippe A(H1N1) ?
La grippe A(H1N1) diffère peu d’une grippe classique : incubation courte (au maximum de 7 jours) et contagiosité dès la veille du début des symptômes.
La grippe A(H1N1) est jusque-là relativement bénigne (en-dehors de la femme enceinte), et se manifeste surtout par une toux importante, de la fièvre et parfois des troubles digestifs.
Le virus est 5 fois plus contagieux que la grippe saisonnière. C’est pourquoi il peut se propager très rapidement.
Que faut-il faire en cas de suspicion de grippe A(H1N1) ?
Depuis le 23 juillet, une personne qui répond aux critères de la grippe A(H1N1) doit consulter son médecin traitant. Après diagnostic et si nécessaire, le patient se verra remettre une ordonnance de Tamiflu et de masques de protection qu’il se fera délivrer en officine. Le médecin généraliste est également chargé d’orienter les cas graves et les enfants de moins de 1 an vers les centres 15.
Un traitement symptomatique classique peut être également prescrit : paracétamol, antitussifs, repos à domicile, accompagné de recommandations d’isolement jusqu’à la fin des symptômes grippaux.
Il est important de garder à l’esprit les messages de prévention : lavage des mains à l’eau et au savon pendant 30 secondes, ou à l’aide d’un soluté hydro-alcoolique, mouchoirs jetables à jeter dans une poubelle à couvercle, éviter les contacts inutiles, etc.
Les masques sont-ils efficaces ?
La transmission du virus de la grippe se fait par voie aérienne par l’intermédiaire des postillons de mucus infecté que le malade projette lorsqu’il respire ou tousse. Porter un masque est un moyen efficace pour lutter contre le virus, à condition que les mailles du masque soient adaptées au diamètre des particules infectantes. Les projections émises sont constituées de gouttelettes de 5 microns mais aussi d’aérosols de particules beaucoup plus petites (0,2 micron).
Le masque FFP est destiné à protéger celui qui le porte contre l’inhalation d’agents infectieux transmissibles, que ce soit par voie « aérienne » ou par voie de « gouttelettes ». Il doit porter la norme européenne EN 149. Il existe trois classes de masques respiratoires jetables. Par ordre croissant d’efficacité : FFP1, FFP2, FFP3. L’efficacité prend en compte l’efficacité du filtre et la fuite au niveau du visage. Efficace huit heures, il est néanmoins recommandé de changer le masque FFP toutes les quatre heures, voire à chaque fois qu’on le retire (pour manger ou boire…). Il peut être plus difficile à supporter car il tient chaud et peut gêner la respiration. Le masque FFP2 n’offre pas de protection absolue mais divise par 10 la concentration de contaminants.
Et le vaccin ?
Il est en cours d’élaboration. Le gouvernement a passé une commande ferme de 94 millions de doses auprès de GlaxoSmithKline (50 millions), Sanofi Pasteur (28 millions) et Novartis (16 millions). A ces commandes fermes s’ajoutent des tranches supplémentaires optionnelles de vaccins réservées à hauteur de 34 millions de doses auprès de Sanofi Pasteur (28 millions) et Novartis (6 millions).
Les trois laboratoires ont opté pour le même mode de fabrication : la culture à partir d’oeufs de poule embryonnés. GSK fournira les premières doses, attendues pour le mois d’octobre. Le reste de la livraison s’échelonnera jusqu’en janvier 2010.
Qui sera vacciné contre la grippe A(H1N1) ?
Les soignants, les femmes enceintes, les personnes en contact avec des enfants de moins de 6 mois et celles souffrant d’une pathologie lourde seraient les premiers à être vaccinés. Le deuxième groupe concernerait les 3-18 ans et le dernier l’ensemble de la population. Parmi les personnes âgées, seules celles souffrant de pathologies lourdes seraient prioritaires, les autres ayant plus de chances d’être immunisées naturellement que le reste de la population pour avoir rencontré un virus approchant au cours de leur vie.
Il serait possible de vacciner les personnes à risque avec deux doses et le reste de la population avec une seule dose. Une circulaire sur la stratégie vaccinale est attendue fin août.
La campagne de vaccination devrait se dérouler à l’initiative des préfets dans des centres dédiés.
Un décret en préparation permettrait aux infirmières de réaliser la première injection contre la grippe pandémique sur prescription médicale et la seconde sans prescription. Le ministère prévoit aussi d’avoir recours, sur la base de réquisitions volontaires, aux internes, médecins jeunes retraités et remplaçants, de même que les praticiens de médecine préventive et du travail. Il pense aussi aux étudiants en médecine de quatrième, cinquième et sixième année.
Les procédures prévues dans les écoles :
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Interview de Luc Chatel (Ministre de l’Education Nationale au Journal Du Dimanche) :
JDD : Qui prendra la décision de fermer des établissements scolaires?
LC : Si le chef d’établissement constate que plusieurs élèves sont absents en même temps pour le même motif, il alertera aussitôt l’inspection académique ou le rectorat qui, à son tour, préviendra le préfet. En accord avec les autorités sanitaires, c’est le préfet qui prendra la décision de fermer l’école, le collège ou le lycée. Nous avons décidé que si au moins trois cas de syndromes grippaux sont constatés dans une même classe en moins d’une semaine, celle-ci pourra être fermée. Ce sera du cas par cas: le préfet pourra décider de ne fermer qu’une seule classe, ou bien plusieurs, ou bien encore tout l’établissement, voire ceux qui se trouvent à proximité.
JDD : La décision pourra être prise du jour au lendemain?
LC : Bien sûr. Dans ce type de situations, la rapidité est un élément clé. Les parents seront alors avertis par les chefs d’établissements.
JDD : Imaginons qu’un élève arrivant le matin à l’école présente des symptômes suspects. Pourra-t-il être refoulé?
LC : L’école, conformément à sa tradition, accueillera tous les enfants dans le cadre de l’obligation scolaire, mais il faut aussi faire appel au bons sens et à l’esprit de responsabilité des parents : s’ils constatent qu’un enfant présente des symptômes grippaux, ceux décrits en particulier dans la brochure que nous leur adresserons, il est prudent de solliciter un médecin ou de rester au repos à la maison. Comme on le fait pour n’importe quelle petite maladie de saison.
JDD: En cas de fermeture d’un établissement scolaire, qui décidera de sa réouverture et au bout de combien de temps?
LC : Le préfet prendra cette décision, à trois conditions. L’établissement devra avoir été fermé pendant au moins six jours consécutifs ; les élèves et les personnels devront avoir achevé ce que nous appelons la période de contagiosité, estimée à 7 jours ; les locaux devront avoir été nettoyés entièrement.
JDD : Exigerez-vous un certificat médical pour pouvoir revenir en classe?
LC : Non, cela n’est pas prévu.
JDD : Qu’avez-vous prévu pour les parents contraints de garder pendant une longue période à la maison?
LC : Nous n’allons naturellement pas reproduire des systèmes de garde collective si nous sommes amenés à fermer des écoles. Ce serait absurde. Nous n’avons pas prévu de moyens de garde de substitution, nous ferons appel à la solidarité familiale, comme lors d’une épidémie de grippe classique.
JDD : On sait que les enfants sont les plus fragiles face au virus de la grippe A-H1N1. Pourquoi la France, à la différence de la Grande-Bretagne, n’envisage-t-elle pas un plan de vaccination obligatoire?
LC : La Cellule Interministérielle de crise placée sous l’autorité du ministre de l’Intérieur n’a pas retenu cette hypothèse. Nous avons préféré commander un maximum de vaccins. Roselyne Bachelot a rappelé qu’à ce stade nous ne jugions pas utile de procéder à une campagne de vaccination obligatoire. Ceci dit, le principe de cette cellule et du plan de riposte défini par le gouvernement est de s’adapter à la situation, en permanence. Peut-être serons-nous appelés à corriger telle ou telle position, nous verrons le moment venu.»
Au niveau de la ville de Saint-Maur des masques sont prévu pour permettre au service public de continuer, ainsi qu’un programme de vaccination si besoin. tous les services ont été sensibilisés et sont vigilants concernant l’évolution de la pandémie afin de régir aun plus vite.