Après avoir mangé des hamburgers lors d'un barbecue avec George W Bush, Nicolas Sarkozy s'apprête à faire du sport avec Vladimir Poutine. Pas de doute "la France est de retour" sur la scène internationale…
Avant de se rendre en Russie, le président français n'hésitait pas à fustiger la "brutalité" de Moscou avec son recours à l'arme énergétique contre ses voisins ou à lui rappeler ses "devoirs" dans le domaine de la démocratie. Une fois arrivé sur place, il aura suffit d'un regard, d'une parole, d'un geste, pour que le discours du chef de l'État évolue radicalement, puisque face à son homologue russe qui le gratifie d'un "la France a été, reste et, j'espère, restera un de nos partenaires privilégiés en Europe et dans le monde", il déclare : "la France comprend la volonté de la Russie de revenir sur le plan international à la place qui lui revient. Je veux vous comprendre et j'espère que vous accepterez aussi les convictions qui sont les nôtres. La France veut être une amie de la Russie, la France regarde avec beaucoup d'intérêt les efforts que fait la Russie pour se développer. La France veut écouter et veut comprendre. Nous avons besoin pour la paix dans le monde de travailler ensemble". En réponse Vladimir Poutine lui offre un poème
russe : "on ne comprend pas la Russie avec la raison, on ne la mesure pas avec les mesures communes; elle a sa nature bien particulière, à elle; on ne peut qu'en avoir la foi".
C'est toujours attendrissant d'assister à la naissance d'un amour, surtout lorsque la scène nous apprend que "la France" porte des talonnettes et a été maire de Neuilly et que "la Russie" est un ex colonel du KGB…
Preuve que ce coup de foudre express n'a échappé à personne, l'AFP et AP semblent avoir plagié la collection Arlequin pour décrire la suite de la scène qui se passe de commentaires :
"Nous sommes convenus de faire du sport ensemble", dit Vladimir Poutine.
"J'ai peur. Tu cours tous les jours ?", enchaîne le président français.
"Non je nage", répond le président russe.
"Tu nages tous les jours ?", demande ensuite Nicolas Sarkozy.
"J'ai même une piscine", répond Vladimir Poutine. "Je vais te montrer la résidence, je vais tout te montrer. Ça ne t'embête
pas ?"
Vladimir Poutine entraîne alors Nicolas Sarkozy sur le perron de la datcha. Ils admirent un instant la façade néo-classique jaune pâle et blanc, dans la lumière des projecteurs de la télévision, en attendant un 4X4 Mercedes noir. Vladimir Poutine prend le volant et invite Nicolas Sarkozy à s'asseoir à ses côtés. Le président russe démarre en trombe, tous feux éteints, les journalistes et le reste de la délégation les regardant disparaître dans le bois de bouleaux environnant la datcha, située à une heure de voiture à l'ouest de Moscou.