Médium de L'école des Loisirs, 2009 - 150 pages - 9,00€
Et la mauvaise foi, elle connaît ? Léa se plante en agressant mentalement ce garçon, car Vincent est charmant. Il tente de l'intégrer auprès de ses camarades, il est gentil, à l'écoute, il cherche à la sortir de son désarroi et la mettre à l'aise dans ses baskets. De son côté, la demoiselle fait sa mauvaise tête, remontée par sa copine Rania, experte en discours antisocial-tu-perds-ton-sang-froid. Léa ne sait plus dans quel camp elle se situe. Comble de tout, en rentrant chez elle le vendredi soir, elle a horriblement honte de son père, qu'elle trouve subitement moche et plouc. C'est la crise !
Le roman n'est pas mauvais, il est même très intéressant, le problème c'est que la narratrice est particulièrement imbuvable. Léa est une pauvre fille paumée, on lui offre le monde sur un plateau, ou disons une chance de s'en sortir, et la nana choisit de casser la baraque. En clair, elle va fuguer. Tout au long du roman elle ne cesse d'avoir une attitude capricieuse et agaçante, je n'en pouvais plus de la supporter, mais oui, je sais, j'ai passé l'âge, je suis une ^adulte responsable^ maintenant, et j'oublie de me mettre dans la peau de cette fille, car tout est là : les sautes d'humeur, la haine crachée à la face du monde, l'ennui et l'envie de mourir, la peur collée au ventre, les jugements à l'emporte-pièce, la révolte à deux sous, la vérité qu'on n'affronte pas, la honte à admettre, car derrière tout ceci se cache le besoin de redevenir une petite fille à protéger.
Il en aura fallu du temps pour qu'elle comprenne ! Mais que vous voulez-vous, c'est compliqué de grandir...
(A me voir aussi exaspérée, c'est dire le potentiel du livre : il est très, très bien écrit et il a parfaitement su cerner les tourments de l'âge ingrat !)