Comment choisit-on ses lectures ?
La rentrée 2009 foisonnera de nouveaux romans. Livres Hebdo en annonce 659 français et étrangers, de quoi remplir les étagères des libraires pour un bon bout de temps !
Le choix d’un roman n’est pas anodin. Il marquera, on le sait, un instant de vie précis, une période bien déterminée, belle ou douloureuse, ici ou ailleurs, à laquelle on l’associera pour toujours. « J’ai lu ce livre sur la plage un soir d’été » se souviendra-t-on…
Dans La délicatesse, Nathalie lit un roman russe lorsque François, son mari, la quitte pour aller faire un jogging. Peu après, elle apprend qu’il a été fauché par une voiture.
« Instinctivement, elle mit un marque-page dans son livre et se précipita dehors ».
A la page 321, "Avant, elle vivait avec un homme qu’elle aimait ; après, plus de François dans sa vie. Achèvera-t-elle la lecture de l’ouvrage ? Gardera-t-elle ce funeste marque-page qui a coupé en deux le roman de sa vie" interroge Bernard Pivot.
Pas de doute, ce roman, achevé ou non, la marquera jusqu’à la fin de sa vie.
Sait-on vraiment ce qui détermine le choix d’un roman ?
La couverture sans doute, qui peut repousser ou attirer selon le choix de l’illustration.
Mais, en l’absence d’illustration, est-ce la collection de l’ouvrage (Plon, Gallimard, Albin Michel) ou encore le format (poche ou pavé) qui influencent, puisque nous avons forcément nos préférences ?
Ou bien est-ce plutôt le nom et la réputation d’un auteur dont on attend la rentrée littéraire avec avidité ? « Jean-Marc Parisis et Patrick Besson ont écrit parmi leurs plus beaux livres » commente Marie-Laure Delorme dans le JDD ce dimanche. Comment ne pas devenir impatients ?
Et puis il y a les critiques littéraires : lorsque Bernard Pivot de l’académie Goncourt consacre deux colonnes à La Délicatesse de David Foenkinos en concluant : « David Foenkinos a écrit une jolie comédie sentimentale qui illustre avec habileté, et ce charme qui n’appartient qu’à lui, les nouvelles surprises de l’amour », pourrions-nous, inconsciemment ou pas, ne pas en tenir compte ?
Il y a aussi le bouche à oreille, les recommandations d’amis et autres préférences des personnes qui nous entourent. C’est ainsi que marche la littérature et je prends d’ailleurs personnellement un plaisir infini à lire, à haute voix, les passages d’un livre que j’ai aimé, pour en donner le ton, ou simplement pour donner envie !
Enfin, et surtout peut-être, il y a le titre. Il y a ceux qui interpellent, ceux qui émeuvent, ceux qui intriguent ou ceux qui laissent de marbre au contraire. Ceux qui nous plaisent et les autres et là, difficile de dire pourquoi.
La rentrée 2009 regorge de titres évocateurs qui m’ont plu. Dans la multitude, j’ai retenu : la Délicatesse, La Femme de midi, Chez nous, Un cœur intelligent, Des hommes, Le Club des incorrigibles optimistes. Sans même en avoir lu le résumé.
Pourquoi ceux là ? Et bien pourquoi pas je vous le demande…