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Merci, les Kennedy !

Publié le 27 août 2009 par Jclauded

Merci, les Kennedy !

crédit photo: bobster 855

Ted Kennedy est mort hier. Quelle tristesse j’ai ressentie en apprenant cette nouvelle ! Frère de John F. et de Robert, il nous a fait vibrer avec eux plusieurs fois dans notre vie. J’ai eu le privilège de vivre ces moments inoubliables qui m’ont fait aimer, comme tout le monde, cette famille de Joe Kennedy, de Rose et de leurs nombreux enfants, tout en m’apprenant beaucoup de choses.
Bon vivant, Ted Kennedy était un homme sensible aux besoins de ses compatriotes. Il a toujours défendu les moins nantis et je me rappellerai toujours son superbe discours à la convention démocrate où il voulait remplacer le président Carter comme candidat démocrate pour l’élection de 1981. C’était un geste difficile et invraisemblable, mais ses partisans jugeaient nécessaire de remplacer le président sortant à cause de son manque de popularité croissant. Il n’a pas réussi à déloger Jimmy Carter qui a été finalement battu par Ronald Reagan. J’ai toujours eu l’impression que ce jour-là, les démocrates avaient fait une erreur en ne choisissant pas le sénateur Ted.
Ted Kennedy était le plus grand apôtre de l’assurance santé pour tous les Américains. Je me rappelle de la visite de son frère John F. à Montréal du temps où il était sénateur du Massachusetts, il n’était pas marié à ce moment-là, pour parler justement d’assurance-maladie. Ted, en prenant la relève de son frère au poste de sénateur, après l’élection de John F. à la présidence américaine, en a fait son cheval de bataille toute sa vie. Au début, il voulait un système public similaire à celui du Canada, mais il a vite compris que le Congrès américain n’était pas une sinécure et qu’il devait trouver des compromis pour atteindre son but qui était d’assurer une protection médicale à tous ses compatriotes. Il n’a pu de son vivant réaliser cette ambition mais il était sur le point de le faire avec l’aide du président Obama.
Les trois frères Kennedy nous en donné des sensations exceptionnelles. L’élection de John F. à la présidence fut spectaculaire et nous a tous touché profondément même si nous n’étions pas Américains. Son mariage avec Jackie et ses beaux enfants nous ont fait voir de belles images de toutes les couleurs. Ses discours de président nous ont motivé et encouragé à servir notre pays. Son assassinat nous a écrasés. Je me rappelle le silence qui a envahi la grande salle à dessins de mon bureau d’ingénieurs où je me trouvais lorsque nous avons appris la nouvelle et les pleurs que j’ai remarqués aux visages de plusieurs techniciens et dessinateurs. L’émotion m’étranglait et j’avais la sensation que l’air se faisait rare. Je ne pouvais y croire. Nous venions tous de perdre notre idole. Je n’ai jamais oublié, même les détails, de l’hommage extraordinaire rendu au président décédé, dont la dignité émouvante de Jackie, de Robert et de Ted qui ouvrait la marche funèbre suivi du grand président français Charles De Gaulle accompagné des chefs d’états du monde entier et du salut de John John avec sa petite sœur Caroline au Capitole.
Puis ce fut la montée politique de Robert Kennedy vers la présidence après avoir été élu sénateur de l’état de New York. Sa campagne pour devenir le candidat démocrate fut sensationnelle et remplie de promesses excitantes pour l’avenir. Différent de John F., Robert avait un charisme particulier et générait un sentiment de confiance envers lui hors du commun. Mais un assassin l’attendait dans la cuisine de l’hôtel Ambassador en Californie et lui tira une balle dans la tête. L’image qui le montrait étendu au sol avec sa tête retenue dans une main, reste indélébile pour moi. Quelle secousse j’ai ressentie à nouveau ! Après l’aîné Joe mort à la guerre, John F. assassiné et maintenant « Bobby », est-ce que le malheur qui frappe cette famille va un jour se terminer, me disais-je comme tout le monde ?
Je craignais que Ted, qui avait des responsabilités familiales de plus en plus importantes, soit aussi victime du mauvais sort de ses frères. Heureusement ce ne fut pas le cas. Il vient de mourir à l’âge de 77 ans et laisse un héritage politique important. Il a su devenir le sénateur le plus prestigieux et le plus influent du sénat américain et a pu travailler avec tous les présidents démocrates ou républicains pour faire adopter des projets de loi qui ont amélioré la vie de tous les jours des Américains.
Il reste au président américain Barack Obama et au Congrès américain à compléter l’œuvre de Ted Kennedy. J’espère qu’ils voteront cette loi qui assurera un plan de santé à tous les Américains. Ce sera un grand jour qui marquera, comme il se doit, le dévouement, l’engagement, le courage et la vie de Ted Kennedy. J’ai confiance que cela se réalisera.
J’apprends que Ted Kennedy sera enterré, là où il doit être, à côté de ses frères au cimetière national de Washington.
Merci les Kennedy !
Claude Dupras


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