J'aurais pu appeler ce billet "j'ai vu une
Kinoton, une vraie", ou "Je vois des films gratuitement en avant-première et pas vous", mais cela
m'aurait forcé à démarrer sur un ton un peu trop élitiste, ce à quoi je me refuse. Donc hier soir, l'ami Pingoo m'a involontairement fait un cadeau d'anniversaire bien sympathique, puisqu'il m'a invité à l'accompagner, avec une quarantaine d'autres blogueurs/journalistes, à une projection privée en avant-première du film "Un jour sur Terre", qui sort
aujourd'hui au cinéma.
Si vous avez déjà vu des films comme Microcosmos, La Marche de l'Empereur ou Le Peuple Migrateur, et si comme moi vous avez apprécié ces films, alors vous allez adorer Un jour sur Terre. Alors du
coup, vous l'imaginez bien, c'est très contemplatif, et on oublie assez rapidement le côté écolo du film (qui nous est toutefois
rappelé à chaque fois que l'occasion se présente, pour pas qu'on l'oublie trop, quand même) pour admirer avec délectation les merveilleux paysages présentés durant près d'une heure trente.
L'idée du film, qui a tout de même mis plus de quatre ans à être produit, est assez originale et ne se centre pour une fois pas que sur un seul type d'animal ou une seule espèce. Il s'agit de
faire une sorte de tour du monde, en partant du pôle Nord pour aller au pôle Sud, le tout en visitant certains des endroits les plus impressionnants créés par la Nature dans son état le plus pur.
À chaque endroit visité, une nouvelle espèce animale est à découvrir. Évidemment, le film ne vous apprendra pas énormément de choses si vous passez vos après-midi à regarder France 5 et ses
documentaires. Mais il est intéressant dans le fait qu'il se détache de l'étiquette "documentaire animalier" que l'on pourrait facilement lui coller, et qu'il ne s'ennuie pas à nous montrer les
animaux, leurs repas, leurs siestes ou leur reproduction, mais quelque chose de bien plus essentiel et primitif : leur survie.
Car c'est bien cela le message du film. Pas un seul être humain n'est montré pendant plus de 90 minutes, on se contentera seulement de la voix de Anggun, chanteuse française d'origine indonésienne, et narratrice du film (et physiquement magnifique, mais c'est un autre sujet). Le message explicite du film est donc que si nous,
humains, nous contentons de vivre, détruisant quand il le faut ce qui nous entoure pour notre propre confort, les animaux eux sont bien souvent obligés de simplement survivre, tenant parfois
plusieurs semaines ou plusieurs mois sans boire ni manger. Et que survivre sur la même planète que l'être humain n'est pas une chose facile quand on est un animal.
Bref, la réalisation est vraiment très bonne, les rares longueurs du film ne se font vraiment pas sentir et on est constamment happé par le film pour savoir si cet ours finira enfin par se
nourrir ou si ce jeune caribou échappera aux crocs du loup qui le poursuit. Petit bémol toutefois, il est dommage que le film ne comporte aucune scène de l'Australie, un pays où il y a peut-être
autant d'animaux que d'êtres humains. Cela reste malgré tout un très bon film, agréable à regarder et vraiment bien fait. En gros, allez le voir, ça vaut vraiment le coup.
Et sinon, parce que je déconnais pas quand je disais que j'avais vu une vraie Kinoton, on a eu le privilège de visiter la salle de projection après le film, où le projectionniste nous a expliqué
rapidement le fonctionnement des machines et le principe de son boulot. Et les machines, justement, c'étaient des Kinoton, les fameuses de La Citée de la Peur qui rendaient si heureux Simon
Jérémie. Et bien entendu, je ne pouvais donc pas quitter cette salle sans prendre un petit souvenir, que je vous fait partager...
Je précise que le projectionniste, sympa comme tout, a dû me prendre pour un vrai taré quand il m'a vu prendre en photo la marque de son outil de travail. Un peu comme si un mec photographiait la
marque de mon clavier au boulot...