Il y a des jours, on commence à se dire que ce n'est pas con. C'est bien de se lever avec ça en tête, non ? Douche prise, on se sent frais comme un gardon. D'autant que l'économie de demain sera gratuite ou ne sera pas, indique l'auteur du livre Free !, dont Eco 89 se fait l'écho. Et le site de mettre en avant les 10 principes d'abondance qui servent de socle à cette thèse. On n'en est pas si loin, l'air de rien.
Mais dans la foulée, on se dit derechef que c'est bien, tout ça, mais que rien n'est gratuit, à commencer par la créativité.
C'est ce que souligne dans son 100ème billet (yes !) Trader, sur son blog Le dernier motel sur la gauche. Robinson (le vrai) a triomphé des méchants. Robinson est un artiste, made in Québec sans doute, qui pendant 14 ans s'est battu pour faire valoir ses droits. En l'occurrence faire reconnaître par la justice que son oeuvre a été plagiée. Et il a gagné. C'est bon, le sentiment de justice.
Puis on file chez Jef, qui consacre un important billet au développement durable. Bien vu. Bien venu. L'idée est pédagogique : c'est devenu tellement tarte à la crème, cette affaire, que ça va mieux en resituant les choses. Notamment en mettant davantage le curseur sur le volet "social" du DD et pas seulement en rabotant la formule et n'en préservant que l'aspect "écolo".
La planète redevient un village, et ce prisme change tout.
Pendant ce temps-là, l'hyper président continue d'orchestrer la mise en scène de la rentrée.
Ici, il nous fait savoir que la crise ? Quelle crise ? Paraît que ça repart en France et que ces bons français, tellement ils ont confiance, ont consommé quand même. Tout va bien donc. Le bon citoyen est un bon consommateur. Bientôt, dans le dictionnaire, ce seront des synonymes.
Là, et L Che ne s'y trompe pas sur son blog à rythme(s) qui prend le pouls du temps, on nous baratine le mou avec la grippe. Les mots enflent comme une montée de température. Pandémie, ils disent. Bref, le syndrôme de la peur vient dans le rôle du bâton juste après que la carotte économique nous ait caressé dans le sens du poil, non sans filer au passage un taquet aux banquiers. On le fait tous, non ?
Résultat des courses, proposition plutôt : filons donc voir du côté de nos émotions, à l'instar de ce que suggère Louis-Paul sur son blog. Et de ce que tant d'autres font ça et là, à leur manière, depuis chez eux, dans des coins et recoins de la sphère.
[Dans le journal du petit déjeuner]
On y lit que le monde se ressemble,
et que le jour n'est pas pressé de commencer.
Philippe Delerm (La première gorgée de bière)